Est-ce qu'on n'en fait pas un peu trop avec Mario Balotelli ?

par Sebastien COCA
Publié le 22 septembre 2016 à 15h05
Est-ce qu'on n'en fait pas un peu trop avec Mario Balotelli ?
Source : AFP

HYPE - Auteur de quatre buts depuis ses débuts à Nice, mais surtout d'un doublé retentissant face à Monaco mercredi soir, le buteur italien semble renaître de ses cendres...

Alerte emballement ! Oui, il a mis quatre buts en trois matches, oui, il n'en avait inscrit que trois la saison passée à l'AC Milan, oui, il fait du bien à une Ligue 1 orpheline de Zlatan Ibrahimovic, mais non, nous n'allons pas (encore...) céder à la Balottelli mania. Du moins, on réfléchit et on se demande si tout le monde n'en fait pas un peu trop sur le supposé retour au premier plan de ce joueur sorti des radars pendant presque 4 ans et qui, au final, n'a fait que marquer deux buts à l'OM (ça tout le monde peut le faire...) et deux Monaco (on vous l'accorde, là, ça paraissait plus compliqué...). Un recul, pas superflu quand on observe la carrière en dents de scie de l'attaquant italien, que beaucoup de médias ont pourtant décidé ne pas observer après sa performance lors du derby de la Côte d'Azur remporté par les Niçois (4-0). 

L'Italie prête à rouvrir ses bras à l'enfant prodigue ?

"Tous les gros titres sont pour lui : Balotelli est redevenu Super Mario", constate ainsi sur son site internet lu quotidien généraliste le Corriere della Sera. S'émerveillant au passage que son homologue français, et sportif, L'Equipe accorde même sa "Une" à ce joueur que la Serie A a laissé repartir cet été sans le moindre regret. Et si en Italie, l'ancien international, qui n'a plus joué pour la sélection depuis plus de deux ans, ne fait pas encore la "Une" - ou alors seulement en bas, à droite, sous la Serie A, sous Gonzalo Higuain, Mauro Icardi ou Francesco Totti et sous les derniers souffles de la candidature de Rome à l'organisation des JO 2024 -, on sent qu'il ne manque plus que quelques buts à l'enfant prodigue pour qu'il mette à nouveau le pays à ses crampons. 

"Après beaucoup de temps, de revers et de désillusions, Balotelli reste une icône et un petit messie, capable d'allumer le cœur des gens et d'apporter un peu de joie à ceux qui vont le voir jouer", rappelle jeudi Alessandro De Calo, éditorialiste respecté, dans la Gazzetta dello Sport. "Super Mario ! Super Mario ! Tel est désormais l'hymne du stade de Nice. Balotelli y a joué deux matches", ajoute-t-il, pour rappeler combien le phénomène a été immédiat, donc peut-être éphémère. 

La France du foot a désespérément besoin de remplir le vide laissé par Ibra"
Alessandro De Calo, éditorialiste à la Gazzetta dello Sport

Pas dupe, l'éditorialiste du quotidien sportif aux pages roses sait bien que la mise en avant de Balotelli ne tient pas qu'à ses quatre buts, qui le placent d'ailleurs derrière Cavani, Lacazette ou Erding au classement des buteurs. "La France du foot a désespérément besoin de remplir le vide laissé par Ibra", explique encore De Calo. Et cet espace vacant, Balotelli l'occupe "avec son empreinte de fuoriclasse, capable d'entraîner avec lui ceux qui sont derrière, comme une vague, longue et positive".

 Méfiante, circonspecte, l'Italie du football a de son côté payé pour savoir qu'avec Balotelli rien n'est jamais acquis. Mais elle sait aussi que le talent d'un joueur qui n'a encore que 26 ans n'a guère d'égal au sein d'une génération azzurra moyenne, notamment en attaque. "S'il continue comme ça, il redeviendra l'un des pivots de la Nazionale estime encore Alessandro De Calo. La convalescence se poursuit, mais peut-être que pour le sélectionneur Ventura (Giampiero), il est déjà temps de le rappeler sous le maillot azzurro". Le retrouver en sélection dès le 6 octobre face à l'Espagne serait sans doute prématuré. Mais voir Balotelli affronter l'Allemagne de Manuel Neuer, qu'il avait battue presqu'à lui tout seul grâce à un doublé en demi-finale de l'Euro 2012 (2-1), ça, ce serait une nouvelle aventure pour "Super Mario".


Sebastien COCA

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