France-Bulgarie (4-1) : Kevin Gameiro a saisi sa chance… sans l’aide d’Antoine Griezmann

Hamza Hizzir, au Stade de France
Publié le 7 octobre 2016 à 23h28, mis à jour le 8 octobre 2016 à 0h53
France-Bulgarie (4-1) : Kevin Gameiro a saisi sa chance… sans l’aide d’Antoine Griezmann

FOOTBALL – C’était, pensait-on, pour sa complicité naissante avec Antoine Griezmann en club que Kevin Gameiro avait été titularisé ce vendredi soir, face à la Bulgarie, à la pointe de l’attaque des Bleus. Mais c’est justement quand l’attaquant s’est pris en main seul, comme un grand, qu’il a fait la différence. Et a définitivement bousculé la hiérarchie.

Il paraît que le secret d’un couple qui dure repose sur une forme d’indépendance de chacun. Ce précepte a été mis en application ce vendredi soir, sur la pelouse du Stade de France, où les Bleus affrontaient la sélection bulgare, pour le compte de la 2e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 (victoire 4-1). Kevin Gameiro, titularisé à la pointe de l’attaque pour la première fois depuis cinq ans, devait, selon les observateurs (dont LCI), ce privilège au duo qu’il forme désormais aux avant-postes de l’Atlético de Madrid avec Antoine Griezmann, le leader technique de cette équipe de France. Mais il a justement fallu que les deux hommes coupent les ponts pour s’épanouir. Ce qui a plus particulièrement valu pour l’ex-Sévillan, en quête d’une opportunité en or.

Retour en fanfare

Karim Benzema sur la touche et Olivier Giroud forfait pour cause de blessure à un orteil, en plus d’être devenu un troisième choix à Arsenal, c’est en effet un boulevard qui s’ouvrait à un Kevin Gameiro revanchard, face à une défense bulgare volontaire mais pataude. Seulement voilà, le foot étant ce qu’il est (un jeu où rien n’est jamais écrit d’avance, surtout pas les rapports de forces), il arrive souvent que ce qui ressemble à une évidence ne soit finalement pas soulevée. Ainsi, lors des dix premières minutes, Kevin Gameiro a donné l’impression de surjouer la complicité naissante avec Antoine Griezmann, le cherchant systématiquement en première intention, et se faisant systématiquement contrer. C’était le moment où la France était menée, et paniquait.

Alors l’attaquant, pour se retrouver, a décidé de vivre sa vie. Cela s’est surtout vu sur sa somptueuse tête plongeante décroisée, à la réception d’un centre de Bacary Sagna, à la 23e minute, pour égaliser. Mais il y eut d’autres gestes, d’autres attitudes. Ces talonnades pour lancer Djibril Sidibé, puis Dimitri Payet, face au but. Ces dribbles pour effacer, seul, deux défenseurs à la demi-heure. Ces courses de 20 mètres pour aller presser, seul, jusqu’au gardien adverse. Ces décrochages, ces remises, ces débordements sur l’aile gauche, pour laisser l’axe à d’autres. Cette façon de trottiner sur toute la largeur du terrain quand le ballon se trouvait dans les pieds de ses défenseurs, puis de se glisser intelligemment, à pas de loups, dans le premier espace qui s’ouvrait.

Gameiro-Griezmann, romance prolongée

Ce travail de l’ombre a parfois surgi en pleine lumière. Si, sur le 3-1, Antoine Griezmann a eu tout le temps d’armer son tir, c’est par exemple parce que Kevin Gameiro rôdait non loin, accaparant l’attention d’au moins un défenseur. 

Antoine Griezmann, justement, parlons-en. Quand Kevin Gameiro a marqué son second but, celui du 4-1, sur un superbe service d’Antoine Griezmann, nous est revenue une phrase lâchée par le premier, dans Le Parisien, ce mercredi : "Je tiens à dire publiquement que, si moi je lui ai donné trois passes décisives, lui ne m’en a donné aucune !" Il ne plaisantait qu’à moitié. Du reste, cette fameuse complicité n’est pas feinte : juste après le but du 3-1 d’Antoine Griezmann, Kevin Gameiro a patiemment attendu que ses partenaires aient fini l’embrassade collective pour aller coller, encore une fois seul, un bisou sur la joue de son coéquipier en club. Comme une sorte de clause d’exclusivité. Le couple durera, au moins, jusqu’à ce lundi, aux Pays-Bas, où le duo devrait être reformé au coup d’envoi. On a bien dit "au moins".


Hamza Hizzir, au Stade de France

Tout
TF1 Info