Le PSG déjà battu : pourquoi il ne faut pas s'inquiéter et encore moins se réjouir

Publié le 19 août 2019 à 18h12, mis à jour le 20 août 2019 à 14h53
Le PSG déjà battu : pourquoi il ne faut pas s'inquiéter et encore moins se réjouir

MOTIFS D'ESPOIR - Habitué à réaliser des départs canons en championnat, le PSG s'est incliné à la surprise générale face à Rennes (2-1), dimanche 18 août, dès la 2e journée de Ligue 1. Le club parisien n'avait plus perdu si tôt dans la saison depuis l'exercice 2011-2012. Faut-il pour autant s'en inquiéter ? Non, sauf pour ses futurs adversaires.

Il n'en avait plus l'habitude. Jamais, depuis 2011, le PSG n'avait chuté dès la 2e journée de Ligue 1. L'an dernier, le club de la capitale avait même enchaîné 14 victoires de rang, un record absolu, lors de ses 14 premiers matches en Ligue 1. Il ne s'était incliné qu'à la 23e journée à Lyon (2-1). Ce dimanche soir, dans l'antre surchauffée du Roazhon Park, les Parisiens sont passés complètement à côté de leur sujet et se sont inclinés logiquement (2-1) contre des Rennais méritants. En tête après le but d'Edinson Cavani, ils ont été surpris coup sur coup, avant et après la pause, par M'Baye Niang (44e) puis Romain Del Castillo (48e).

Dans la droite lignée de sa fin de saison dernière, plombée par l'élimination surprise face à Manchester United (0-2, 3-1) dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions, Paris est apparu au fond du trou face au Stade Rennais. Le club parisien, encore marqué dans sa chair et dans les têtes par le tragique épisode anglais, a manqué de rythme, d'imagination et de combativité. Une situation, qui s'éternise certes, mais plus inhabituelle qu'alarmante. De quoi croire en un sursaut d'orgueil des Parisiens. 

Une équipe à l'état de chantier

En ce mois d'août, le PSG est en phase de rodage. Entre les blessures (Presnel Kimpembe, Ander Herrera et Thilo Kehrer), l'éreintante tournée asiatique, les préparations écourtées par la CAN (Idrissa Gueye) et la Copa America (Thiago Silva, Marquinhos et Angel Di Maria), d'où les Parisiens sont rentrés tardivement, et le feuilleton Neymar, Thomas Tuchel ne dispose pas de ses forces vives à 100% de leurs capacités. Pour expliquer cette défaite inédite si tôt dans la saison, l'entraîneur parisien a ainsi mis en avant le déficit physique de ses joueurs. "Si mes deux Brésiliens (Thiago Silva et Marquinhos, ndlr) sont à leur meilleur niveau (physique), on ne prend pas le premier but", a-t-il assuré en conférence de presse d'après-match. "Et on a manqué de tonicité dans les phases offensives. Tout le monde n'était pas disponible. Quelques joueurs n'ont participé qu'à deux semaines d'entraînement, ces situations sont normales au mois d'août. Trop de joueurs n'ont pas les moyens physiques de jouer à leur meilleur niveau."

JEAN-FRANÇOIS MONIER / AFP

Rien d'illogique donc de voir Paris tarder à se remettre en route. D'autant plus lorsqu'on sait d'où revient le PSG après avoir erré dans les limbes en fin de saison dernière. Lors de son retour dans la capitale, à la mi-juin, Leonardo confiait, en privé, retrouver un club dans un état presque plus inquiétant qu'en 2011. Pour relancer le club de la capitale, le populaire Brésilien a manœuvré à tout-va (Herrera, Sarabia, Gueye, Diallo) sur le marché des transferts. Les recrues, pas toutes à 100%, ne sont pas encore totalement intégrées au collectif parisien. D'autres devraient arriver d'ici la clôture du mercato, le 2 septembre. Mais, comme pour tout, il faut savoir laisser le temps au temps. Ce n'est pas en un été qu'une équipe se construit. 

L'interminable casse-tête Neymar

Et à l'orée de cette nouvelle ère, le PSG vit à son insu un été troublé. La telenovela sur l'avenir de Neymar fait toujours autant parler. Elle accapare l'attention. Interrogé sur l'agitation autour de son compatriote, Thiago Silva a reconnu que la situation était "difficile pour tout le monde". Pour le capitaine parisien, justifier cette défaite par cet incessant feuilleton serait une erreur. "Ce n'est pas ça qui fait qu'on a perdu notre concentration. "Ney" n'était pas là", a-t-il déclaré au micro de Canal+. "Ce n'est pas une excuse."

Pourtant, s'il ne l'avoue pas, l'effectif pâtit indirectement de cette incertitude. Bien décidé à quitter la France, le Brésilien recruté 222 millions d'euros à l'été 2017 reste pour l'heure un joueur du club de la capitale. Et, évidemment, cette défaite si tôt dans la saison remet le cas "Ney" au cœur du débat. Sans les inspirations de son numéro 10, Paris a manqué de souffle. Les soucis offensifs dans l'animation et la réalisation sont exacerbés par le prisme de l'absence du Paulista. Une fois ce dossier réglé, et ce quelle que soit son issue, qu'il parte ou qu'il reste, le PSG retrouvera l'environnement apaisé dont il a besoin. 

Un état d'esprit déjà revanchard

Dans l'attente du dénouement du dossier Neymar, les Parisiens vont devoir se remettre rapidement en selle. "On doit relever la tête et penser au prochain match (contre Toulouse, dimanche 25 août, ndlr) essayer d'être meilleur à chaque rencontre et oublier tout ce qui s'est passé. Parce que ce n'était pas le vrai PSG qu'on connait", a concédé Thiago Silva. "Ici, personne n'aime perdre. On rentre sur le terrain pour gagner. (...) On doit penser à nous, à ce qu'on doit faire cette saison. C'est dommage de subir déjà une défaite lors du deuxième match. J'espère que ce sera la dernière de la saison. Surtout en championnat."

En d'autres mots, le club de la capitale n'a pas l'intention de revivre la très pénible fin de saison dernière, où il avait enregistré quatre défaites, dont une correction à son dauphin lillois (5-1), lors des huit dernières journées de championnat. Les futurs adversaires du PSG en Ligue 1 (Toulouse, Metz puis Strasbourg) savent à quoi s'en tenir. C'est par là que passera la reconquête parisienne sur la scène nationale.


Yohan ROBLIN

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