Les footballeuses espagnoles entament une "grève illimitée" pour une augmentation de leurs salaires

LUTTE - Près de 200 footballeuses professionnelles espagnoles évoluant dans des clubs de première division ont voté une "grève illimitée" pour dénoncer le blocage des négociations sur leurs salaires.
Les footballeurs, même français, ne sont pas, loin s’en faut, les salariés ayant le plus tendance à se mettre en grève, sauf événement exceptionnel, voire surréaliste, du type de l’épisode du bus de Knysna, censée alors être une réponse à l’exclusion de Nicolas Anelka durant la Coupe du monde 2010... Les footballeuses, en revanche, y ont bien plus souvent recours, la faute à un manque de reconnaissance se traduisant, notamment, par des salaires bien moindres que ceux de leurs homologues masculins. En témoigne la "grève illimitée" votée mardi 23 octobre, à plus de 93%, par les joueuses espagnoles de première division, ulcérées par le blocage des négociations sur leurs salaires.
"Ce dont les joueuses ont besoin, c'est d'un contrat de travail qui garantisse leurs droits. Ce sont des footballeuses à temps plein", insiste, dans un communiqué publié pour l’occasion, David Aganzo, président de l'Association des footballeurs espagnols (AFE). "Il ne s'agit pas que d'argent, cela va beaucoup plus loin. Nous espérons parvenir à un accord mais nous nous devions de prendre des mesures drastiques parce que l'heure est au football féminin. Nous ne nous battons pas seulement pour nous mais aussi pour les générations futures", a, pour sa part, ajouté la joueuse de l'Athletic Bilbao, Ainhoa Tirapu, citée dans ledit communiqué.
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Un mouvement qui s’inscrit dans un contexte particulier, puisque la Fédération espagnole de football (FREF) a lancé, en mars dernier, un nouveau championnat professionnel féminin qualificatif pour les compétitions européennes. Avec un succès certain : dès le 17 mars, 60.739 supporters se sont massés au stade Metropolitano de Madrid pour un Atlético-Barcelone, établissant d’emblée un record mondial d'affluence pour un match féminin de clubs. "C'étaient des sensations uniques, avait alors réagi Angela Sosa, milieue de terrain de l'Atlético. Les banderoles des supporters, le soutien de tout le monde, tous ces gens réunis pour du football féminin, des garçons et des filles avec des maillots au nom de mes équipières... Cela montre combien tout cela a grandi."
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Voilà pourquoi, aujourd’hui, les joueuses espagnoles réclament d’être traitées comme leurs homologues masculins et payées au moins 12.000 euros par an, quand les clubs leur proposent des contrats à temps partiel payés au moins 8.000 euros annuels. Un mouvement qui dépasse, du reste, très largement l’Espagne. En effet, depuis l’été 2017, les joueuses de l’équipe des États-Unis poursuivent leur fédération en justice pour obtenir l’égalité salariale, celles de l’équipe d’Irlande ont menacé de se mettre en grève (obtenant gain de cause), tandis que les Danoises ont délibérément fait l’impasse sur un match de qualification contre la Suède, entraînant leur élimination... Et des avancées significatives (et définitives) en termes de salaire.
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