LFP : 5 solutions courageuses pour sauver le foot français

Jean Canesse
Publié le 5 septembre 2014 à 19h04
LFP : 5 solutions courageuses pour sauver le foot français

EDITO - L'heure est grave. Le football français se meurt et le courageux Frédéric Thiriez semble bien seul pour le sauver. Touchés par cette situation critique, nous nous sommes penchés sur le dossier car non, nous ne laisserons pas le business du ballon rond disparaître en France. Voici nos propositions adressées au président de la LFP.

Deux mois sans lui, ça commençait à faire trop. Dans son interview du jour accordée aux journalistes de L'Equipe, Frédéric Thirirez est enfin revenu sur le devant de la scène. Toujours habité par ce goût de la précision, l'ancien brillant avocat a rappelé le triste constat : le football français manque d'argent pour être compétitif en Europe. Mais si le diagnostic fut pertinent, ses solutions peuvent paraître un peu molassonnes. L'usure du pouvoir sûrement. Toujours est-il que ces dernières, que l'on s'est attelé à approfondir, vont dans le bon sens.

1 - Supprimer les charges

La première consiste bien sûr à combattre ce système de charges patronales, franchement injuste, qui empêche l'épanouissement d'un club de foot. "Fredo" a réclamé qu'on les réduise, nous proposons tout bonnement de les supprimer. Le calcul est simple : la disparition des charges induit inévitablement des possibilités plus grandes pour gérer les problématiques de masse salariale. Ainsi, la France pourra se targuer de conserver ses meilleurs éléments. Et Yoan Gouffran, Pierre-Emerick Aubameyang ou autre Eric Mouloungui y réfléchiront à deux fois avant de quitter ce si beau pays qu'est la France.

2 - Créer un SMIC enfin décent

Vous l'aurez compris, des solutions existent pour relancer la compétitivité du sport roi en France. Mais celles-ci doivent s'imbriquer avec une certaine logique. Supprimer les charges doit obligatoirement s'accompagner d'une reconsidération du footballeur chez nous autre Gaulois. Jusque-là méprisé, eu égard à un SMIC qui ne dépasse pas les 4 000 euros pour un jeune débutant, l'amateur de ballon rond tend logiquement à regarder vers l'étranger, là où l'herbe est toujours plus verte. Pour éviter que ceux qui aiment la France la quittent, assurons donc à chaque professionnel, et ce dès son plus jeune âge, un salaire minimum de 40 000 euros par mois, ce que gagne en moyenne (tristement) un joueur aguerri en L1. Cela offrirait en outre plus de chances à ces hommes de s'en sortir dans la vie, eux qui, rappelons-le, se retrouvent dans une situation précaire à 35 ans, l'âge de la retraite. Non, n'ayons pas peur de faire du social.

3 - Supprimer la DNCG

Si la France a enfin le courage de réformer et d'aller vers plus de justice, la Ligue 1 se prendra peut-être à rêver de nouveau à des lendemains qui chantent. Mais ce serait faire preuve d'une grande médiocrité que de s'arrêter en si bon chemin. Car l'autre fléau du football français, la fameuse DNCG, doit disparaître. Celle qui fait la pluie et le beau temps au-dessus de nos têtes, enfin surtout la pluie, nous empêche d'être aussi malhonnêtes que nos voisins européens. C'est inacceptable. Si les clubs espagnols, italiens ou anglais trichent et s'endettent, pourquoi pas les nôtres ? La compétitivité, c'est aussi l'immoralité décomplexée, ayons le courage de le reconnaître.

4 - Vite, la ligue fermée !

Comme pour les charges, Frédéric Thiriez a lancé des pistes de réflexions ce vendredi en évoquant la possibilité d'une Ligue 1 moins mouvante. Comprendre, permettre à deux clubs par saison, au lieu de trois, d'entrer dans la très select Ligue 1. Là encore, allons plus loin et réclamons dès à présent cette ligue fermée que nombreux attendent en secret depuis tant d'années. Le timing est d'ailleurs parfait puisque les historiques Monaco, Nantes, Lens et Metz ont enfin retrouvé leur place parmi l'élite. Cela aurait le mérite de protéger ces clubs qui nous font rêver, aimer le foot, afin que ceux-ci puissent chaque année progresser et faire progresser le championnat. Avec un tel système, le cas de Luzenac, méritant mais bien trop pauvre pour intéresser les Français, n'aurait d'ailleurs jamais vu le jour et on aurait pu éviter ces douleurs inutiles. A méditer...

5 - Augmenter le prix des places et des maillots

On le sait, il faut s'y faire, la France n'est pas "un pays de football". Si un club veut faire recette dans l'Hexagone, il lui faut dès lors prendre en compte cette réalité : non il ne vendra pas 100 000 maillots par an et non il ne remplira pas son stade. Les observateurs gauchistes qui vampirisent la presse nationale et surtout sportive auront beau jeu d'arguer qu'avec un peu plus de spectacle et de panache, on fidélise le client, le fait est qu'en France, les familles n'utilisent pas leur budget du mois en trois semaines pour voir du foot. C'est triste mais c'est comme ça. A défaut de vendre beaucoup, vendons donc pour très cher, cela compensera. Et comme monsieur tout le monde ne pourra pas s'offrir un tel luxe, cela renforcera ce plaisir, cette sensation de privilège d'assister à un Evian - PSG ou à un Bordeaux - Monaco pour 100 euros. Et que dire de ce sentiment génial de flamber avec le maillot de Geoffrey Kondogbia payé 200 euros. Que ferions-nous sans les riches ?


Jean Canesse

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