Ligue 1 : après son revers face à Reims, faut-il s'inquiéter pour le Paris Saint-Germain ?

par Allan DELAMOTTE
Publié le 27 septembre 2019 à 22h03
Ligue 1 : après son revers face à Reims, faut-il s'inquiéter pour le Paris Saint-Germain ?
Source : Bertrand GUAY / AFP

INTERROGATIONS - Mercredi soir face à Reims au Parc des Princes (2-0), le PSG, amputé de certains cadres, a montré un visage inquiétant dans le jeu, concédant sa deuxième défaite de la saison, après seulement sept journées. Interrogé par LCI, l'ex-milieu de terrain du club Edouard Cissé revient sur ce revers et sur ce début de saison chaotique.

Le retour sur terre a été brutal. Après cinq succès consécutifs, dont deux de prestige face au Real Madrid lors de la première journée de Ligue des champions (3-0) et à Lyon (1-0), le Paris Saint-Germain a subi son deuxième revers de la saison face à Reims, dimanche 22 septembre (2-0), après celui concédé à Rennes le 18 août dernier (2-1).

Depuis le début de l'ère QSI à la tête du club, en 2011, c'est seulement la deuxième fois que l'équipe s'incline à deux reprises lors des sept premières journées de championnat. La dernière fois, c'était lors de la saison 2016-2017, avec 4 victoires, 1 nul et 2 défaites, pour un total de 13 points, exercice qui avait vu un AS Monaco de gala remporter le championnat. Avec 15 points cette année, le PSG fait donc non seulement mieux qu'il y a trois ans, mais améliore aussi sa marque des saisons 2014-2015 (13 points) et 2011-2012 (14 points). Une comparaison qui permet de remettre les choses en perspective.

Par rapport à 2016-2017, la situation est totalement différente.
Edouard Cissé, milieu de terrain du PSG.

Ce que fait aussi Edouard Cissé. L'ancien milieu de terrain du club de la capitale, interrogé par LCI, ne trouve "pas plus inquiétant que ça" cette nouvelle défaite face à Reims. "Avec l'équipe qu'ils ont, ils vont à coup sûr remporter le championnat. Par rapport à 2016-2017, la situation est totalement différente. Il n'existe pas aujourd'hui de concurrent de la stature du Monaco de l'époque. L'ASM (18e, 6 points) et l'Olympique Lyonnais (11e, 9 points) sont pour le moment 'à la ramasse'."

Néanmoins, il s’agit du début de saison le plus poussif des Rouge et Bleu depuis l’arrivée retentissante des deux superstars du ballon rond, Neymar Jr et Kylian Mbappé. Lors de l’exercice 2017-2018, le PSG comptait déjà 19 points, grâce à six victoires et un match nul. Mieux, la saison dernière, les hommes de Thomas Tuchel avaient effectué un sans-faute avec sept succès en autant de rencontres, pour un total de 21 points.

Les absences ne doivent pas être des excuses.
Edouard Cissé, ancien milieu de terrain du PSG.

Habituellement souverain sur ses terres, le PSG est remonté dans le temps avec cette défaite face à Reims. Il a fallu revenir au 12 mai 2018 et un revers face à Rennes (2-0), en fin de saison, pour trouver trace de pareille mésaventure au Parc des Princes. Avant cet exploit champenois, les Parisiens restaient sur une série impressionnante de 22 matches sans défaite à domicile dans l’élite (20 victoires, 2 nuls). Pour ne rien arranger, il s’agit de la première fois depuis 44 matchs de Ligue 1 que le PSG reste muet face au but.

Outre la déception d’une deuxième défaite en ce début de saison, c’est la prestation des coéquipiers de Keylor Navas qui interpelle. Malgré une possession de balle conséquente (64%), les Parisiens ont moins tiré au but que les Rémois, avec 12 tirs dont seulement trois cadrés, quand Kamara, Dia & co ont tenté leur chance à 13 reprises, pour 2 frappes cadrées. "Cette défaite n'est pas normale, et les absences ne doivent pas être des excuses. Ils ont fait la passe à dix durant tout le match, il n'y avait pas de perforation, de centre, de frappes", constate Cissé.

Des remplaçants pas à la hauteur

Symbole de l’incapacité des Parisiens à inquiéter le portier rémois, le joueur parisien ayant touché le plus de ballons est Abdou Diallo, le défenseur central arrivé de Dortmund cet été, qui a cumulé 129 ballons touchés. Contrairement aux années précédentes, le PSG semblait, sur le papier, plus fourni en termes de profondeur de banc pour pallier aux éventuelles absences de ses cadres, comme l'explique le joueur formé au PSG : "Cette année, tous les remplaçants sont de très bons joueurs, capables d'apporter lors de la saison. L'effectif est colossal et ressemble plus à un effectif de 'gros club' et non plus de 'nouveau riche'. Avec ça, Paris peut faire quelque chose de bien cette saison."

Malheureusement, la vérité du terrain est tout autre. Layvin Kurzawa, Leandro Paredes, Thomas Meunier et même Pablo Sarabia, ne se sont pas montrés à la hauteur des attentes face à Reims mercredi, offrant au public du Parc des Princes une prestation des plus fades, aboutissant à cette défaite. "Il y a effectivement eu des joueurs en deçà, je pense à Kurzawa et Paredes notamment, convient Cissé. Ce dernier a du prendre un coup sur la tête avec l'arrivée de Gueye cet été. Mais, qu'on les aime ou pas, les deux restent de bons footballeurs. Dans la logique d'un groupe, il est très important de faire tourner l'effectif, afin d'impliquer tout le monde et éviter les coups de pompe au mois de mars-avril. L'an dernier, Liverpool a pu compter sur ses remplaçants, Origi se muant en sauveur en Ligue des champions, tout en restant dans son rôle de joker".

Si ce manque de fiabilité de la part des remplaçants représente un problème pour Thomas Tuchel, nul doute que les retours prochains de Kylian Mbappé et Edinson Cavani dans le groupe devraient faire un bien fou au collectif de l’équipe coachée par l’entraîneur allemand. Des retours qui pourraient intervenir dès ce samedi, à 17h30, sur la pelouse des Girondins de Bordeaux, où un sursaut d’orgueil est attendu de la part des Parisiens.


Allan DELAMOTTE

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