Ligue des champions : que faut-il au PSG pour pouvoir viser plus haut ?

Publié le 24 août 2020 à 16h58, mis à jour le 24 août 2020 à 17h05
La déception des Parisiens, passés tout près de leur rêve de soulever la Ligue des champions.
La déception des Parisiens, passés tout près de leur rêve de soulever la Ligue des champions. - Source : LLUIS GENE / POOL / AFP

CORRECTIONS - Battu par le Bayern Munich (1-0), dimanche soir en finale de la Ligue des champions, le PSG a raté l'opportunité qui lui était donnée de grimper sur le toit de l'Europe. Pour y revenir le plus vite possible, le club parisien devra apprendre de ses erreurs.

"Là maintenant, on se sent comme des merdes, honnêtement." Les mots forts d'Ander Herrera au micro de RMC Sport témoignent de l'immense frustration des Parisiens au coup de sifflet final. Dimanche soir, à Lisbonne, le PSG a vu son rêve ultime, remporter sa première Ligue des champions, lui filer entre les doigts. Crispé par l'enjeu et émoussé par la répétition des matches, le club parisien a semblé collectivement dépassé par l'événement, s'inclinant 1-0 contre le Bayern Munich. 

À l'issue d'une rencontre relativement fermée, où le collectif bavarois a pris le pas sur les individualités parisiennes, les joueurs de Thomas Tuchel quittent Lisbonne avec des regrets et le sentiment d'avoir raté leur chance. Contre les coéquipiers de Kingsley Coman, l'ancien "Titi" qui a poignardé son club formateur dans le dos, le PSG s'est heurté au mur de l'expérience et à un manque de réalisme. Mais il a failli aussi ailleurs, laissant la terrible impression qu'il y avait mieux à faire. 

Une équipe qui ne voit pas clair dans son jeu

À la veille de la finale, interrogé sur le plan de jeu qu'il comptait mettre en place face aux champions d'Allemagne, Thomas Tuchel avait assuré que "son" PSG n'allait pas renier ses principes. "Une finale, ce n'est pas un match pour faire des grands changements, juste des petits détails", avait expliqué l'entraîneur allemand. Sur le papier, les Parisiens devaient essayer de tenir le ballon pour développer leur football. Pourtant, sur la pelouse de l'Estadio da Luz, c'est le Bayern qui a dicté son rythme à Paris. "Ils ont joué avec leurs armes, nous avec nos armes.C'est une équipe qui a la possession, qui aime bien contrôler le match, qui attaque, qui joue vraiment très très haut", a analysé un Marquinhos lucide au micro de RMC Sport après la défaite. "On n'a pas réussi à concrétiser. Le Bayern n'a pas trop créé non plus, même s'ils ont eu le contrôle du match."

À l'image d'un Joshua Kimmich, passeur décisif, c'est tout le collectif allemand qui a pris le dessus sur une équipe parisienne trop dépendante de ses individualités. Les Bavarois ont gardé le ballon (62% de possession), l'ont confisqué aux coéquipiers de Thiago Silva par leur jeu de passes (548 passes contre 338) et ont plus couru qu'eux (103,2 km contre 98,7 km). Ils ont également asphyxié le PSG avec des fautes tactiques à répétition, brisant parfois dans l'œuf leurs contre-attaques.

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Bousculé, ce dont il n'a que trop peu l'habitude, le club de la capitale a déjoué. L'organisation cohérente du bloc en phase défensive s'est délitée lorsqu'il s'est agi d'attaquer le but de Manuel Neuer. Les hommes de Hans-Dieter Flick ont simplement coupé le schéma préférentiel des Parisiens, consistant à trouver le plus vite possible Neymar, Mbappé ou Di Maria, avec l'espoir que l'un des trois, sur une course, une dribble ou une frappe, fasse la différence. Bref, s'en remettre à un coup de génie. En mettant hors d'état de nuire le trio, le Bayern a fait ressortir un mal qui guette depuis la fin des années Laurent Blanc : l'absence inquiétante de fond de jeu. Car, plutôt que d'essayer de miser sur le collectif, Paris a pris la fâcheuse habitude d'attendre que son salut vienne de ses individualités. Et quand elles sont en-dedans, comme Neymar qui n'a été que l'ombre de lui-même, c'est toute l'équipe qui patine. Avec un plan B, le PSG aurait pu espérer autre chose. Mais encore fallait-il en avoir un...

Un banc pas au niveau du onze

Car, cette fois, Eric Maxim Choupo-Moting n'a pas sauvé le PSG. Le Camerounais, héros parisien du quart contre l'Atalanta Bergame (2-1), a eu la balle d'égalisation au bout du pied. Appelé à remplacer Di Maria, il n'a pas pu dévier le centre de Neymar devant le but (90e+2). Marco Verratti, entré en jeu sur une jambe, n'a pas non plus eu l'impact espéré. Blessé au mollet à l'entraînement après le départ pour Lisbonne, le milieu italien est apparu éprouvé physiquement. Julian Draxler, qui a traversé la saison comme un fantôme, et Layvin Kurzawa, n'ont rien apporté de plus. Ni supplément d'âme ni coup de folie.

Déclassé dans la hiérarchie des attaquants, Mauro Icardi a lui fini le match là où il l'avait commencé : sur le banc. Le transfuge de l'Inter Milan a payé sa méforme depuis le début de l'année et son manque d'investissement flagrant contre l'Atalanta. Mais pourquoi Thomas Tuchel ne l'a-t-il tout de même pas fait entrer, alors que le PSG courait derrière le score ? En face, pour redonner un coup de boost, le Bayern a fait sortir du banc Corentin Tolisso, Ivan Perisic et Philippe Coutinho. Du sang frais et expérimenté pour assurer sa sixième Ligue des champions, la première depuis sept ans.


Yohan ROBLIN

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