PSG-Bayern Munich : avec Keylor Navas, Paris peut croire en l'avenir

Publié le 24 août 2020 à 12h18, mis à jour le 24 août 2020 à 18h48
PSG-Bayern Munich : avec Keylor Navas, Paris peut croire en l'avenir

VALEUR SÛRE - Débarqué l'été dernier à Paris, Keylor Navas aura pesé de tout son poids sur la campagne européenne historique du PSG. Le Costaricien, l'un des rares Parisiens à avoir tenu son rang lors de la finale perdue contre le Bayern (1-0), a montré en une saison seulement qu'il était le gardien que le club parisien attendait.

C'était la pièce manque dans le puzzle du PSG. Depuis le début de l'ère QSI, à l'été 2011, le club parisien courait derrière ce gardien, celui censé lui permettre de continuer à "rêver plus grand" et, pourquoi pas, d'assouvir sa plus grande ambition. Il y a eu Salvatore Sirigu, il y a eu Kevin Trapp, il y a eu Alphonse Areola. Propulsés numéro un, ils n'ont pas convaincu. Venu à Paris aider l'équipe à franchir un palier, l'expérimenté Gianluigi Buffon n'a guère fait mieux. La saison passée, le portier italien, resté un an dans la capitale avant de repartir à Turin, avait précipité les Parisiens hors de la plus prestigieuse des compétitions européennes, dès les huitièmes de finale, coupable d'une faute de main au retour contre Manchester United (2-0, 1-3). 

Un an après cet échec cuisant, personne n'aurait imaginé le PSG se rapprocher tout près du Graal, de cette première Ligue des champions tant désirée, tant espérée, finalement perdue face au Bayern Munich (1-0) dimanche soir. Le club de la capitale, qui n'avait jamais franchi les quarts de C1 depuis 1995, a brisé le plafond de verre. Et il le doit notamment à Keylor Navas. Car, pour aller loin dans une grande compétition, il faut un grand gardien. Un gardien capable de rassurer ses partenaires. Un joueur en mesure de se sublimer dans les grands rendez-vous. Un dernier rempart susceptible de repousser l'échéance. Le Costaricien, déjà trois vainqueur de l'épreuve reine (2017, 2018 et 2019) avec le Real Madrid, était venu pour "faire l'histoire du PSG". Un an seulement après son arrivée, il a (en partie) réussi son pari. 

Recruté pour 15 millions d'euros (en plus du prêt d'Areola un an à Madrid), l'ancien portier de Levante a éteint tous les débats autour du poste de gardien, après l'échec de l'alternance Trapp-Areola puis Buffon-Areola dans les cages parisiennes. Désireux de retrouver du temps de jeu, barré par Thibaut Courtois chez les Merengues, il a répondu favorablement aux appels du PSG, lancés par le directeur sportif parisien de l'époque Antero Henrique et concrétisés par son successeur Leonardo à la fin de l'été. 

Moins de 0,75 but encaissé par match

De sa première saison au PSG, on retiendra son premier match face à Strasbourg (1-0), où Keylor - accueilli en héros par le Parc - avait fait... du Navas, sa prestation XXL lors de la séance de tirs aux buts contre Lyon (0-0, 6-5 t.a.b.) en finale de la Coupe de la Ligue, ses parades exceptionnelles (avant sa sortie sur blessure) lors du quart renversant face à l'Atalanta (2-1), qui auraient justifié à elles seules son transfert, et puis, surtout, son retour au Bernabeu contre le Real (2-2), où il avait réalisé dix arrêts à son ancienne équipe, un record pour un Parisien en Ligue des champions. "Il a fait une prestation incroyable. Il a une sérénité et une qualité. C'est une référence pour ce groupe", s'était enthousiasmé Leonardo après la rencontre. "Au final, vous vous dites que vous n'avez pas bien joué, mais vous avez ce gardien."

Et les chiffres confirment l'apport capital de Keylor Navas. Le "Tico" n'a rien perdu de ses réflexes innés sur la ligne de but et de sa force mentale. En 35 rencontres disputées avec le PSG, le gardien qui s'est révélé lors du Mondial 2014 a encaissé 26 buts, soit une moyenne de but inférieur à 0,75 par rencontre, pour 19 clean sheets (dont 11 en Ligue 1 et 5 en C1). C'est simple, personne sur le Vieux Continent ne fait mieux. Et c'est en Ligue des champions, sa compétition préférée, qu'il a excellé. Avec "San Keylor" dans sa cage, le PSG n'a concédé que six buts, faisant d'elle la meilleure défense de cette édition 2019-2020.

L'exemple à suivre pour "rêver plus grand"

Mais au-delà des statistiques, l'ancien gardien de la "Casa Blanca" a laissé sur cette saison une impression de force tranquille. Toujours le geste juste, il a dégagé un calme et une sérénité, qui ont soulagé Paris dans les moments chauds. Monstre de travail, ce grand professionnel a suscité l'admiration de ses coéquipiers, notamment de sa doublure Sergio Rico, qui a eu "la chance de (s)'entraîner avec lui tous les jours". Dans le vestiaire, ce fervent catholique, discret et proche des hispanophones, s'est fait sa place, sans jamais rien réclamer. "Il est venu avec beaucoup d'humilité, il ne s'est pas mis en avant, il prend le temps de s'adapter et de tous nous connaître", expliquait le défenseur Abdou Diallo en début de saison.

Voix rare mais écoutée, Keylor Navas s'est imposé comme un leader naturel, prêt à donner sa vie pour son équipe. "Je défendrai toujours mes coéquipiers, ils sont toujours là pour me défendre, ils font le meilleur sur le terrain, c'est aussi mon rôle de les défendre et c'est ce que j'ai fait et ce que j'ai l'intention de faire", confiait-il en février dernier. Dimanche soir, à peine revenu de blessure, il s'est donné corps et âme pour ses partenaires. Il a multiplié les arrêts, à l'image de sa parade réflexe devant Lewandowski (31e). Et même s'il n'a pas pu éviter la défaite, s'inclinant sur une tête de Kinglsey Coman (59e), il s'est montré à la hauteur de sa réputation. Celle d'un gardien qui ne flanche jamais dans les grands rendez-vous. Celle d'être un joueur pouvant, dans un futur proche, permettre au PSG de soulever enfin "la Coupe aux grandes oreilles".


Yohan ROBLIN

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