Ligue des champions : pourquoi Manchester City n'y arrive pas

Jean Canesse
Publié le 24 novembre 2014 à 17h17
Ligue des champions : pourquoi Manchester City n'y arrive pas

FOOTBALL - Vers une nouvelle sortie de route ? Mardi soir, Manchester City peut être éliminé de la Ligue des champions, dès la phase de poules, à l'issue du choc avec le Bayern Munich. Ce serait la troisième fois en quatre ans que les Citizens quittent prématurément la compétition. Tentative d'explications.

C'est l'un des thèmes récurrent de la Ligue des champions lors des quatre dernières éditions : Manchester City déçoit. Ou plutôt Manchester City ne connaît pas l'exploit. Cette saison encore, la troupe dirigée par Manuel Pellegrini est en passe de quitter la C1 dès la phase de poules. Derniers du groupe E, avec deux points engrangés en quatre journées, les Citizens seront officiellement éliminés s'ils ne battent pas le Bayern Munich mardi soir et s'il y a un vainqueur entre l'AS Rome et le CSKA Moscou au même moment. Mais pourquoi le club anglais est-il si peu performant dans la plus difficile compétition de football au monde ?

Des tirages souvent compliqués
Il faut reconnaître cela aux Mancuniens : leurs dernières aventures européennes n'ont pas été de tout repos, eu égard à des tirages au sort souvent compliqués. Lors de ses deux éliminations au premier tour, en 2011-2012 et en 2012-2013, la formation britannique était opposée au Bayern Munich, à Naples et à Villarreal puis au Borussia Dortmund, au Real Madrid et à l'Ajax Amsterdam. Et la saison passée, quand le tirage fut plus abordable, City est quand même tombé dans le groupe du Bayern Munich (pour la troisième fois en quatre ans donc !), se contentant du coup de la deuxième place et héritant du FC Barcelone dès les huitièmes de finale. Pour une élimination logique face à la bande de Lionel Messi.

Une instabilité chronique
La malchance au tirage n'explique pas tout, surtout pour un club qui, depuis l'été 2008, est aux mains d'investisseurs milliardaires venus des Emirats arabes unis (Abu Dhabi). Des actionnaires qui ont investi des centaines de milliers d'euros ces dernières années pour renforcer considérablement l'effectif citizen, avec par exemple les arrivées de Yaya Touré, David Silva, Sergio Agüero et autre Edin Dzeko pour ne citer qu'eux. Sauf que, outre ces quatre footballeurs de classe mondiale, peu de joueurs ont véritablement marqué de leur empreinte le club de Manchester, la faute aussi à un renouvellement d'effectif (qui concerne également les entraîneurs) quasi-systématique. Sur la scène européenne, un manque de fonds de jeu et d'automatismes a du coup souvent handicapé Samir Nasri et consorts (en comparaison aux autres grosses écuries européennes), quand ce ne fut pas une absence totale de capacité à se dépasser, élever leur niveau de jeu. 

Une pression populaire faible
L'une des raisons pour lesquelles Manchester City peine à créer l'exploit en Ligue des champions, à devenir, au moins le temps d'une soirée, cet outsider qui gagne, est sans doute le confort certain dans lequel ses joueurs sont placés. Loin de la pression populaire qui peut habiter les footballeurs de Manchester United, Chelsa, Barcelone ou le Real Madrid (liste pas franchement exhaustive), on sent qu'il règne du côté de l'Etihad Stadium une certaine suffisance à figurer depuis quatre ans en Ligue des champions. Il faut dire qu'avant 2011, jamais le club ne s'était qualifié pour la plus prestigieuse des compétitions européennes. Un manque d'histoire commune, une absence de passé à défendre explique peut-être une motivation moindre par rapport aux concurrents du Vieux-Continent.

Une Premier League qui progresse peu
Pas forcément bousculé par ses supporters après des déconvenues en C1, City use il est vrai beaucoup d'énergie pour briller sur la scène nationale, le club restant d'ailleurs sur deux titres de champions en Premier League lors des trois dernières années. Mais si un problème de vitalité semblerait manquer de crédibilité pour expliquer les défaillances européennes, eu égard au pouvoir économique monstrueux des clubs de la Perfide Albion, la faiblesse tactique du championnat anglais apparaît déjà plus parlante. L'intensité et le combat, véritables symboles du football anglais, ne font pas tout, notamment pour permettre à ses fleurons d'exister dans une Ligue des champions où la science du jeu collectif est indispensable pour aller au bout. Et ce n'est pas l'exception de Chelsea en 2012, vainqueur grâce à une belle solidarité mais aussi beaucoup de circonstances favorables, qui infirmera la règle. Depuis cinq ans, l'Allemagne s'est d'ailleurs beaucoup rapprochée de l'Angleterre à l'indice UEFA quand l'Espagne caracole en tête. Et pendant ce temps, la Premier League s'amuse... un peu toute seule.


Jean Canesse

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