Manchester United : la défaite (et le coup de gueule) de trop pour Mourinho ?

Publié le 28 août 2018 à 11h16, mis à jour le 28 août 2018 à 14h22
Manchester United : la défaite (et le coup de gueule) de trop pour Mourinho ?
Source : OLI SCARFF / AFP

DIVORCE - Après la défaite de son équipe contre Tottenham (3-0) lundi soir, José Mourinho a perdu ses nerfs en conférence de presse. Le "Special One", en froid avec la direction des Red Devils, pourrait payer très cher cet ultime coup de sang. Son avenir sur le banc de Manchester United s'inscrit plus que jamais en énormes pointillés.

Rien ne va plus à Manchester United. Jamais José Mourinho n'avait subi une telle claque à domicile. Humiliés par Tottenham (3-0) lundi soir, une semaine après avoir été refroidi par Brighton (3-2), les Red Devils sont plongés dans la tourmente. Avec deux défaites en trois journées de Premier League, une première depuis 1992, ils voient indubitablement le wagon des leaders s'éloigner. Et comme cela ne suffisait pas, la crise sportive s'est étendue en coulisses. Et alors que l'on savait qu'il entretenait des relations (très) tendues avec sa direction, le président Ed Woodward en premier lieu, "Mou" a piqué sa crise devant la presse.

Après avoir livré une analyse du match, dont lui seul a le secret, le "Special One", visiblement agacé par les journalistes, n'a pu retenir une colère froide. Un pétage de plomb. "Quel était le score ? Voilà (dit-il en montrant trois doigts à l'auditoire, ndlr). Qu'est ce que c'est aussi ? Les trois titres de Premier League que j'ai gagné, plus que tous les 19 autres entraîneurs réunis. Moi, trois, eux, deux." Hors de lui, Mourinho a fini son propos en exigeant du "respect", un mot répété plusieurs fois, avant de claquer la porte avec un geste de dédain en direction de la salle.

La malédiction des trois saisons

Habitué à faire des éclats lorsqu'il est confronté à la presse, le Portugais est peut-être allé trop loin cette fois-ci. Du moins, c'est ce que pourraient penser les dirigeants de Manchester United. Déjà sur la sellette avant la réception de Tottenham à Old Trafford, José Mourinho a cristallisé les tensions autour de sa personne cet été. C'est le mercato estival, raté de l'avis de l'ancien entraîneur de l'Inter Milan et du Real Madrid, qui a marqué un point de rupture avec sa direction. Au point qu'il aurait confié à son entourage, selon le Daily Mirror, qu'une démission n'était pas à exclure dans les prochains jours : "Je n'ai quitté aucun club mais Manchester United..."

Des paroles qui en disent long sur le fossé en train de se creuser entre Mourinho et Manchester United. Impossible aussi de ne pas y voir une certaine forme de fatalité. Avec "Mou", le schéma se répète à chaque fois. Après deux années plus ou moins couronnées de succès vient l'année des polémiques et des crises. À chaque fois, l'idylle se termine en eau de boudin.

Après avoir quitté le FC Porto après deux ans et demi de collaboration, il a connu avec Chelsea lors de son premier passage (2004-2007) une fin en eau de boudin, avec un vestiaire divisé et une direction inquiète. À l'Inter, après deux ans et une Ligue des champions en poche, il a lui-même écarté l'éventualité de faire une troisième saison. Il expliquait alors se sentir "libre de prendre le choix" qu'il désirait. Ce que la direction milanaise avait peu goûté, n'hésitant pas à le lui faire savoir publiquement. Parti à Madrid, le Portugais a permis au Real de mettre fin à l'hégémonie du Barça en remportant la Liga en 2012. Mais ses relations tendues avec Cristiano Ronaldo et Iker Casillas l'ont notamment mis au pied du mur lors de sa troisième année. 

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Dernier exemple en date, lors de son deuxième passage à Chelsea, entre 2013 et 2015, la troisième saison est encore celle de trop. José Mourinho est licencié en novembre alors que les Blues flirtent dangereusement avec la zone de relégation. Si le divorce venait à être consommé entre le coach et Man United, une possibilité qui se renforce d'heure en heure, la perspective d'une arrivée de Zinedine Zidane chez les Red Devils prendrait encore plus d'ampleur.


Yohan ROBLIN

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