MERCATO – Neymar, Mbappé, Fabinho ... Pourquoi le PSG pourrait-il autant dépenser cet été ?

par Allan DELAMOTTE
Publié le 22 août 2017 à 19h29, mis à jour le 22 août 2017 à 19h40
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Source : JT 20h WE

FRÉNÉSIE - On n'arrête plus le PSG. Après avoir dépensé 16 millions d'euros pour Yuri Berchiche et 222 millions d'euros pour Neymar, le club de la capitale ne compte pas s'arrêter et veut signer les deux cadres de l'AS Monaco, Kylian Mbappé et Fabinho. Après un été 2016 relativement calme, les Rouge et Bleu dépensent sans compter cette année. Comment expliquer ce changement de stratégie ? Pour LCI, l'agent de joueurs Bruno Satin fait le point sur la situation.

Quelle que soit l’issue de ce mercato d’été, le PSG aura indéniablement marqué de son empreinte la fenêtre estivale des transferts, en s’adjugeant les services du Brésilien Neymar, considéré comme l’un des trois meilleurs joueurs du monde avec Messi et Ronaldo. Le tout pour un montant record de 222 millions d’euros. Cependant, le club de la capitale pourrait ne pas s’arrêter en si bon chemin. Dans l’air depuis maintenant plusieurs semaines, l’arrivée de Kylian Mbappé dans la capitale serait, selon Gianluca Di Marzio, proche d’être conclue.

En effet, selon le journaliste de Sky Sport, le jeune français débarquerait au Parc des Princes contre une enveloppe conséquente de 140 millions d’euros, le Brésilien Lucas Moura étant invité à faire le chemin inverse en direction du Stade Louis-II. Les Parisiens ambitionneraient également de faire venir son compère de l’AS Monaco, Fabinho. Pour les deux cadres de l’ASM, la facture pourrait monter à 220 millions d’euros. Au total, durant ce mercato, le Paris Saint-Germain débourserait près de 458 millions d’euros !

Au Qatar, on a décidé d’essayer d’aller au bout pour gagner la Ligue des champions.
Bruno Satin, agent de joueurs.

Après un été 2016 très calme, comment expliquer une telle frénésie sur le marché des transferts cette année ? Pour Bruno Satin, agent de joueurs et responsable de la division football de l'agence de marketing sportif IMG World, cette politique de transferts a une logique à la fois sportive et marketing. "C’est une politique extrêmement ambitieuse, extrêmement agressive. Manifestement, au plus haut niveau de l’Etat, au Qatar, on a décidé d’essayer d’aller au bout pour gagner la Ligue des champions et je pense que cela s’inscrit totalement dans leur stratégie d’Etat, de 'soft-power', à savoir essayer de faire parler de leur pays de façon positive à travers un spectacle, un divertissement. Pour résumer, le PSG, c’est l’office du tourisme du Qatar."

Selon lui, si de nombreux paramètres rentrent en ligne de compte concernant la raison d’une fièvre acheteuse soudaine, "la claque reçue contre le Barça" (ndlr : 6-1 en huitième de finale de Ligue des champions) fut l’élément déclencheur. "Elle a été reçue comme une humiliation là-bas (ndlr : au Qatar), surtout avec les espoirs que cela avait suscité après le match aller (4-0 au Parc des Princes)." Bruno Satin estime néanmoins que le mercato "raté" du PSG l’été dernier est grandement dû à un "tandem sportif avec des gens qui n’avaient pas la capacité de travailler au plus haut-niveau, à savoir Patrick Kluivert et Olivier Létang. Ils n’étaient pas taillés pour la course." Contrairement au directeur sportif actuel, Antero Henrique : "Maintenant, un professionnel a pris les manettes, a véritablement sur le plan sportif les pleins pouvoirs et les exerce. Il est arrivé avec les idées claires, il savait ce qu’il voulait faire."

Le festival Neymar face à ToulouseSource : Sujet JT LCI
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L'arrivée de Neymar, un cap sportif pour le PSG

Pour l’agent de joueurs, avec cette phase de recrutement, le PSG franchit réellement un cap. "La différence entre l’ère Zlatan, avec notamment le passage de David Beckham en 2013, et celle d’aujourd’hui avec l’arrivée de Neymar, c’est qu’on parlait à l’époque de très grands joueurs du point de vue de la notoriété mais qui étaient plutôt dans une phase déclinante de leur carrière, alors que là, on parle de joueurs qui sont dans la phase ascendante de leur carrière, qui sont déjà considérés comme étant au sommet ou proches de l’être, et où le meilleur est à venir. Cela fait une grosse différence. En terme d’ambition, on peut difficilement faire mieux."

Concernant les pistes actuelles, à savoir principalement Mbappé et Fabinho, Bruno Satin a son petit avis sur les chances de concrétisation des deux dossiers : "Pour Mbappé, je pense que cela peut se faire, car c'est dans les tuyaux. En revanche, concernant Fabinho, je pense qu’il y aura plus de résistance. La situation contractuelle est différente, il a quatre ans de contrat, Monaco a les moyens de donner de très très bonnes conditions à Fabinho et ce dernier est un élément important dans l’équilibre de l’équipe." "Le transfert de Fabinho, ne va pas, peu ou prou, changer l’équilibre financier de Monaco alors que celui de Mbappé, totalement. Si Mbappé était amené à rester à l’issue de l’année, on redistribuerait toutes les cartes", ajoute-t-il.

Un dégraissage nécessaire

À la question : le PSG peut-il se permettre ces dépenses astronomiques, Satin répond que le club de la capitale va devoir se débarrasser de certains éléments. "Il est clair que les dirigeants vont devoir se séparer de certains joueurs, à savoir Aurier, Lucas ou encore Di Maria. Pour Di Maria, c’est un bon joueur, il n’est pas très vieux, le seul obstacle à son départ seraient ses conditions salariales. Il jouit d’un très bon contrat à Paris et les autres clubs ne sont pas forcément en mesure de lui garantir les mêmes conditions. Quoiqu’il en soit, dans les dix jours, il faut que le PSG fasse au minimum 100 millions de recettes."

"L’apport marketing d’un Neymar dans l’équipe, cela va faire croître les recettes commerciales du club de façon importante. Le budget du PSG est déjà de presque 500 millions d’euros, on peut imaginer que l’apport de Neymar va certainement rapporter entre 100 et 150 millions de plus par année à travers toutes les recettes commerciales que cela va pouvoir générer. Logiquement, cela devrait amortir les coûts liés à son transfert". 


Allan DELAMOTTE

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