Mercato : la situation d'Edinson Cavani est-elle tenable ?

Publié le 6 janvier 2020 à 16h55

Source : Téléfoot la quotidienne

FOOTBALL - Edinson Cavani, capitaine et double buteur, a conduit le PSG vers une qualification tranquille chez les amateurs de Linas-Montlhéry (6-0) dimanche en Coupe de France. Son cas n'en demeure pas moins épineux.

Deux images symbolisent assez bien l'évolution de la situation d'Edinson Cavani au PSG. La première date de septembre 2017, quand Neymar et lui s’étaient disputés sur le terrain le ballon et donc le droit de tirer un penalty. La seconde date de la mi-décembre 2019, quand le Brésilien a tendu le ballon à l'Uruguayen pour le laisser en tirer un, dans un élan de compassion disant aussi la disgrâce dans laquelle est tombé El Matador, meilleur buteur de l'histoire du club parisien, désormais remplaçant cantonné aux fins de match de Ligue 1, et aux titularisations face aux amateurs en Coupe de France.

L'intéressé, désigné capitaine dimanche soir contre Linas-Montlhéry, modeste équipe de Régionale 1 (la 5e division) en 32e de finale, n'en a pas boudé son plaisir pour autant, inscrivant deux buts, offrant une passe décisive, donnant de la voix pour motiver les plus jeunes de ses coéquipiers, ne s'économisant jamais, comme à son habitude, sur les courses de repli défensif auxquelles les attaquants stars rechignent, et qui ont fait de lui l'idole absolu du Parc des Princes. Il n'empêche : à moins de six mois de la fin de son contrat, le buteur de 32 ans envisage à présent, selon L'Equipe, de plier bagage dès ce mois de janvier.

C’est bien qu'il ait marqué, mais ses buts n'étaient pas trop difficiles à mettre.
Thomas Tuchel dimanche soir

Voilà maintenant deux ans et demi que l'Atlético de Madrid lui fait les yeux doux, ce qui ne l'a jamais laissé insensible, et du point de vue de son employeur, qui avait déboursé quelque 64 millions d'euros pour l'arracher à Naples en 2013, cela ferait sens : s'il ne partait pas en janvier et attendait, comme il le souhaitait initialement, la fin de son bail en juin prochain, Paris ne toucherait pas le moindre centime sur son transfert. Cependant, le PSG, dans sa volonté de conquête de la Ligue des champions, sait qu'il a besoin d'un banc de touche de qualité. Surtout, en le laissant partir en catimini durant ce mercato d'hiver, le club s'attirerait les foudres de ses supporters, "obnubilés par Cavani", comme nous le confiait récemment l'un d'eux.

L'équation paraît ainsi difficilement soluble, tant du point de vue économique que du sportif. Et du point de vue humain ? L'entraîneur parisien Thomas Tuchel, interrogé sur la performance de l'Uruguayen dimanche soir après la rencontre, a cru bon de faire cette petite blague : "C’est bien qu'il ait marqué, mais ses buts n'étaient pas trop difficiles à mettre." Une ironie grinçante qui rappelle la situation inconfortable du coach,  contraint d'assumer une mise au banc qu'il sait impopulaire.

Je suis triste parce que je n’ai pas la solution. J’y réfléchis beaucoup. Il n’a pas mérité ça.
Thomas Tuchel début décembre

Le technicien allemand, dans ses déclarations d'après-match, a d'ailleurs, tout en le complimentant, ensuite pris soin de ramener Edinson Cavani à cette nouvelle condition de remplaçant :  "Pour Edi, c’était dur pour lui d’être blessé plusieurs fois (à la fin de l'été dernier, ndlr). Il a perdu le rythme. Les autres (attaquants) ont été biens. Ce n’est pas facile pour lui. Il est là, dans un bon état d’esprit. Tout le monde a la responsabilité de se préparer pour être là quand c’est nécessaire, quand on a besoin d’eux deux. Il est là. J’ai confiance en lui." Ce "il est là" semblant sonner comme un "il est là jusqu'en juin"...

La Quotidienne du 05/12 : Tuchel ne sait plus quoi faire de CAVANISource : Téléfoot la quotidienne

Avant cet exercice de communication, tenant compte de l'actuelle période de mercato, le même Thomas Tuchel s'était épanché plus sincèrement, début décembre, sur son inconfort au regard de cette situation singulière, l'Uruguayen n'ayant jamais été, vu ses états de service, un remplaçant parmi d'autres : "J’ai parlé avec Edi, il sait, et je sais, que la situation est super difficile pour lui. Pour moi aussi c’est un peu triste. Si on continue de jouer avec ce système, trois milieux et trois attaquants, on se retrouve avec trois joueurs extraordinaires pour un poste, Kylian, Mauro et lui. Je suis triste parce que je n’ai pas la solution. J’y réfléchis beaucoup. Il n’a pas mérité ça parce qu’il fait de supers entraînements, il est super professionnel, il est dans un bon état d’esprit dans le vestiaire, donne de l’énergie à l’équipe. Mais pour le moment je n’ai presque rien à lui donner. Aujourd’hui c’était cinq minutes, avec presque un but de sa part... Ce sont des décisions que je dois prendre."

A la direction désormais, d'en prendre une, en sachant qu'elle ne contentera pas grand-monde, à part, peut-être, Edinson Cavani lui-même. Voire l'Atlético, Manchester United ou Chelsea, qu'on dit à l'affût pour l'accueillir le cas échéant.


La rédaction de TF1info

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