Unai Emery à Arsenal pour remplacer Wenger, pourquoi on ne l'avait pas vu venir

Publié le 22 mai 2018 à 14h01, mis à jour le 22 mai 2018 à 15h22
Unai Emery à Arsenal pour remplacer Wenger, pourquoi on ne l'avait pas vu venir

HOMME IDÉAL - Il devrait être le nouvel entraîneur d'Arsenal. À peine débarqué du PSG, Unai Emery devrait s'engager avec les Gunners. Cette nomination inattendue s'est dessinée au tout dernier moment.

Unai Emery n'aura pas tardé à trouver un nouveau point de chute. Moins de 48 heures après la fin de sa mission au PSG, l'Espagnol de 46 ans va découvrir la Premier League. L'ancien coach du FC Séville va s'engager dans les prochaines heures avec Arsenal, dont le poste d'entraîneur est vacant depuis le départ d’Arsène Wenger après 22 ans sur le banc des Gunners. "Emery apparaît comme le choix unanime après un processus de recrutement au cours duquel le club a discuté avec tous les candidats", affirmait la BBC lundi soir. L'officialisation de son arrivée devrait intervenir cette semaine, avant une présentation en bonne et due forme à la presse. 


Vainqueur d'un titre de champion et de quatre Coupes domestiques en deux saisons avec le PSG, Emery a été remercié par la direction parisienne après un nouvel échec en huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid, un an après la remontada historique encaissée face au Barça. De sources proches de l'Espagnol, on le disait émoussé par cette courte mais intense expérience à Paris, où il n'a jamais vraiment eu les clés en main. Personne dans son entourage ne l'imaginait le voir remettre le bleu de chauffe si tôt. 

À en croire la BBC, les premiers contacts ont été noués il y plusieurs semaines, une fois son départ du PSG acté. Mais, selon le média britannique, les discussions entre les deux parties ont pris de l'ampleur dans les dernières heures. Unai Emery, en personne, a fait le déplacement jusqu'à Londres cette semaine pour finaliser les tractations et parvenir à un accord. Preuve que la périlleuse mission proposée par le board des Gunners, succéder à Arsène Wenger, a eu un écho chez lui et l'a poussé revoir ses plans initiaux.

David Moyes, l'exemple à ne pas suivre

Mais prendre la suite à l'Alsacien de 68 ans sur le banc d'Arsenal ne sera pas chose aisée pour le Basque. Demandez à David Moyes, appelé à succéder à Sir Alex Ferguson après 17 années aux commandes de Manchester United, finalement débarqué moins d'un an après sa prise de fonctions pour une série de mauvais résultats. L'ancien manager d'Everton, entraîneur respecté et adoubé par son homologue écossais, n'a jamais trouvé le bon équilibre (51 onze de départ différents en 51 matches). Il n'a pas réussi à rallier les cadres du vestiaire à son projet, la faute à une absence de plan de jeu. À sa décharge, ce dernier s'est retrouvé avec un effectif vieillissant dont le renouvellement n'avait pas été suffisamment amorcé par Sir Alex.


Du côté de l'Émirates Stadium, l'antre des Gunners, le défi qui attend Unai Emery s'annonce tout aussi périlleux. Il le sait en acceptant de prendre la suite de Wenger. Sur le papier, le challenge de rebâtir une équipe et lui faire retrouver le sommet du championnat d’Angleterre a tout pour lui plaire. Il va aussi retrouver la Ligue Europa, compétition qu'il a remportée par trois fois avec le FC Séville. Mais s'il faut émettre des doutes sur la candidature de l'ex-entraîneur du PSG, on retiendra vraisemblablement son absence totale d'expérience en Premier League. Sans compter qu'il ne parle pas l'anglais couramment, même si, à termes, cette difficulté devrait se résorber assez vite, à force de pratiquer la langue au quotidien. 

Le seul à faire consensus à Arsenal

Néanmoins, bien que risquée, cette arrivée l'est beaucoup moins que celle de Mikel Arteta, longtemps favori pour s'installer sur le banc londonien. Les décideurs d'Arsenal ont opté pour un entraîneur d’expérience plutôt qu'un novice pour ne pas rater ce virage de l'après-Wenger, moment charnière de l'histoire des Gunners. En effet, les Londoniens ont bouclé la saison à la 6e place de la Premier League, le pire classement de l'ère Wenger, et n'ont pas réussi à se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. Un environnement, vous en conviendrez, plutôt favorable pour son arrivée. Contrairement, par exemple, à David Moyes qui avait eu la lourde de tâche de remplacer Ferguson, tout juste sacré avec Manchester United.



Alors certes, avec Unai Emery, il n'y a aucune garantie de résultats. Comme avec n'importe quel entraîneur, direz-vous. Mais, comme le révélait la BBC, il a fait consensus auprès de l'ensemble des dirigeants du club. Sans doute même auprès de son prédécesseur, qui a dû donner son aval pour valider son recrutement. De bon augure pour lui, puisqu'en étant soutenu de toutes parts, ce qui n'était pas le cas au PSG dès le début de son aventure, le Basque va pouvoir développer sa philosophie de jeu, imposer ses idées et prouver à ses détracteurs qu'il était tout sauf une mauvaise idée pour remplacer l'emblématique Arsène Wenger.


Yohan ROBLIN

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