Mort d'un supporter du PSG : le procès de deux membres de la tribune Auteuil commence jeudi

Le service des sports (avec AFP)
Publié le 24 novembre 2016 à 9h03
Mort d'un supporter du PSG : le procès de deux membres de la tribune Auteuil commence jeudi
Source : AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

JUSTICE - Six ans après la mort de Yann Lorence, roué de coups par des membres de la tribune Auteuil, deux accusés comparaissent aux Assises de Paris jusqu'au 30 janvier. Le tout sur fond de retour des ultras dans l'enceinte parisienne et d'une tension toujours palpable entre les deux groupes de supporters.

Quelques semaines après le retour des ultras au Parc, le drame qui les avait poussés vers la sortie est enfin jugé. Six ans après les incidents qui ont coûté la vie à Yann Lorence aux abords du Parc des Princes et entraîné la dissolution des associations de supporters (Plan Leproux), les auteurs présumés des coups mortels comparaissent devant les assises de Paris. 

Ce soir d’avant-match PSG-Marseille du 28 février 2010, ce ne sont pas les supporters de l’OM qui affrontent ceux de Paris mais bien ceux de la capitale entre eux. Rue de l’Arioste au croisement de l’avenue du Parc et de celle du Sergent Maginot (dans le XVIe arrondissement), des membres de la tribune Boulogne sont pris en chasse par ceux d’Auteuil, alors qu’ils étaient opposés au CRS. 

Saut à pieds joints sur la tête de la victime ?

Alcoolisé selon certains, bière à la main selon d'autres, Yann Lorence (membre de Boulogne) chute, avant d’être roué de coups pendant plusieurs minutes et de faire plusieurs arrêts respiratoires. Dans ce moment de folie, l’un des deux accusés (Romain Lafon) lui aurait même sauté à pieds joints sur le visage. Il décédera le 17 mars de ses blessures après deux semaines de coma.

Jeudi, et jusqu’au 30 novembre, Jérémi Banh (35 ans) et Romain Lafon (37 ans) seront jugés pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le second, qui a été incarcéré il y a un an, après sa participation à des incidents en marge de la rencontre contre Malmö, réfute d’ailleurs avoir sauté sur le visage de la victime. Pourtant, pendant l'enquête, plusieurs policiers, présents ce soir-là, ont affirmé qu’il s' en était alors vanté, tout en mimant la scène. Ce qu'il nie. Selon l'un de ses avocats, Martin Méchin, il a raconté une scène qu'il a vue.

L'acquittement des accusés pourrait raviver les tensions

"C'est le seul élément à charge", selon Me Méchin, hormis une petite trace de sang retrouvée sur l'une de ses chaussures et dont les analyses n'ont pu déterminer à qui il appartenait. "Il sera démontré à l'audience que le dossier est absolument vide de toute charge réelle", assure-t-il. Jérémi Bahn, l’autre accusé (que l’on peut apercevoir torse nu parmi les supporters qui ont accueilli Ben Arfa lors de son arrivée), est lui mis en cause pour des coups de pieds aux jambes de la victime, qu'il a dit avoir avoué sous la pression de la police.

Deux accusés pour un drame qui a impliqué un groupe plus important ? Certains acteurs du dossier et notamment les parents de Yann Lorence ont regretté l’absence d’autres personnes sur le banc des accusés, alors que les images de vidéosurveillance, de très mauvaise qualité, montrent plus de deux supporters autour de la victime ce soir-là. Même si la police a procédé à de nombreuses interpellations durant l’enquête, rares ont été les supporters qui ont parlé. De là à suggéré qu'ils se sont couverts entre eux...

Hasard du calendrier ou timing mal choisi, une partie des ultras sont, eux, revenus au Parc lors de la réception de Bordeaux le 1er octobre (notamment du côté d'Auteuil) et parmi les membres de Boulogne, beaucoup attendent une décision de justice qui permette de désigner les coupables. Au vu du dossier, un acquittement est aussi possible et il aurait sans doute  pour effet de raviver des tensions, qui ne sont pas réellement apaisées.


Le service des sports (avec AFP)

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