OM : l’ère Louis-Dreyfus laisse un champ de ruines à Frank McCourt

par Hamza HIZZIR
Publié le 16 octobre 2016 à 23h55
OM : l’ère Louis-Dreyfus laisse un champ de ruines à Frank McCourt
Source : BERTRAND LANGLOIS / AFP

FOOTBALL – Voilà, c’est fini : lundi, Margarita Louis-Dreyfus lèguera officiellement l’Olympique de Marseille à l’Américain Frank McCourt. Lequel aura beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de pain sur la planche.

"Le rachat ? Oui on en parle dans le vestiaire, comme tout le monde. On espère qu'il apportera le meilleur à l'OM." Florian Thauvin venait tout juste de recevoir son trophée d’homme du match, ce dimanche soir, après la victoire de l’OM face à Metz (1-0), qu’on l’invitait déjà à se projeter sur la suite. Le club phocéen, qui appartiendra officiellement lundi à l’Américain Frank McCourt, remonte à la 12e place du classement. Quand le groupe Louis-Dreyfus en avait pris possession, en décembre 1996, il était 13e. Ce qui symbolise assez bien cette passation de pouvoirs.

Car le nouveau propriétaire hérite aujourd’hui d’une équipe aux abois, incapable d’enchaîner deux victoires cette saison. Sa prestation de ce dimanche soir illustre parfaitement tous les manques à combler. Jusqu’au bout, les Phocéens auront tremblé face au promu messin, écrasé 0-7 par Monaco lors de la dernière journée. Une charnière composée d’un Brésilien pataud, Dorie, et d’un Rod Fanni impérial, mais qui aura 35 ans en décembre. Des latéraux, Henri Bedimo et Hiroki Sakai, dépassés défensivement. Un Lassana Diarra physiquement limité. Un William Vainqueur sorti sur blessure sans alternative crédible sur le banc. Un Bouna Sarr inexistant. Et une palanquée de joueurs prêtés qui ne rêvent que de rebondir ailleurs l’an prochain.

Au-delà des individualités, c’est le collectif qui interpelle, et ces lignes écartés, laissant des espaces béants aux adversaires. Le recrutement d’un entraîneur de haut niveau, capable de sublimer cet effectif hétéroclite, apparaît désormais comme une urgence absolue. Mais pour le séduire, il faudra au préalable définir une politique sportive crédible, que devrait incarner Luis Campos, l’ex-directeur sportif monégasque. Mais cela lui demandera du temps, pour remonter une pente ardue. Conséquence d’une gestion aberrante ayant conduit aux départs gratuits de joueurs du calibre d’André-Pierre Gignac et André Ayew.

Après quatorze ans de crises, entrecoupées par de rares coups d’éclat (quelques podiums en Ligue 1 et deux finales de Ligue Europa), mais aussi par d’embarrassantes affaires concernant des transferts douteux menés par des agents ne l'étant pas moins, Robert Louis-Dreyfus est mort en 2009, un an seulement avant que son club ne remporte le Championnat et trois Coupes de la Ligue de rang. Sa veuve, Margarita, n’a pas su gérer cet encombrant fardeau, déléguant à un Vincent Labrune contraint de gérer des coupes budgétaires de plus en plus drastiques, et ne parvenant pas à mettre un tant soit peu de continuité dans ses actions. C’est dans ce contexte pour le moins instable que Frank McCourt débarque. Et compte bâtir une grande équipe dans un laps de temps très court. Ultime symbole : cela commencera, dimanche prochain, par un déplacement devenu très compliqué à Paris.


Hamza HIZZIR

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