Portugal-France : avant Eder, ces 5 héros improbables du football

par Aly KEITA
Publié le 11 juillet 2016 à 10h50

EURO 2016 - Sorti de nulle part ou presque, le Portugais Eder est venu crucifier la France durant les prolongations de la finale de l'Euro 2016. Un héros que l'on attendait pas vraiment. Mais dans la riche histoire du football, d'autres joueurs ont précédé l'attaquant du Lille OSC, dans le rôle de sauveur de la patrie. Revue d'effectif...

Eder, ce joueur qui a marqué zéro but en 15 matches avec Swansea lors de la saison 2014-2015. Ce joueur venu se relancer dans le nord de la France, histoire d'arracher un ticket dans la liste des 23 de Fernando Santos. Ce joueur encore conspué par ses propres supporteurs à quelques semaines de l'Euro… C'est pourtant lui, l'attaquant du LOSC qui a offert le premier titre de l'histoire du Portugal, au cœur d'une prolongation irrespirable face à… la France. Improbable ! Mais avant le natif de Guinée-Bissau, d'autres footballeurs sont devenus des héros nationaux, presque malgré eux.

► Oliver Bierhoff (Allemagne)
Remplaçant du remplaçant à l'entame de l'Euro 96, l'attaquant de l'Udinese n'a alors que 85 minutes dans les jambes, disputées face à la Russie (3-0) en phase de poule. En quarts de finale ? Il cire le banc. En demies face à l'Angleterre ? Idem. Qui alors aurait misé un deutsche mark sur un doublé de l'actuel manager de la Mannschaft, offrant le titre à l'Allemagne face à la République-Tchèque (2-1 b.e.o.) ? C'est pourtant bien le scénario qui s'écrit ce 30 juin 1996 en finale de l'Euro anglais avec, en prime, le premier but en or de l'histoire.

► Lilian Thuram (France)
Il n'avait jamais marqué en Bleu avant. Il n'a jamais plus marqué ensuite. C'était son soir à Lilian Thuram. Un soir de demi-finale de Coupe du monde 98 entre la France et la Croatie où le Guadeloupéen nous a tout fait. Fautif dans son alignement sur l'ouverture du score de Davor Suker (46e), le latéral droit de Parme est allé se faire justice lui-même. Une première fois en taclant une belle remise de Djorkaeff (47e), puis en sortant une frappe imparable du gauche (!) à la 70e. Ça valait bien une pose restée dans la légende.

► Marco Materrazzi (Italie)
Défenseur le plus détesté d'Italie, Marco Materrazzi a gagné le respect de toute La Botte pour le restant de sa vie en sortant un match de folie face à la France. C'était en finale de la Coupe du monde 2006 et c'est bien simple, l'Interiste a été dans tous les coups lors de cette ultime rencontre disputée à Berlin. Vraiment tous ! C'est d'abord lui qui fauche Malouda dans la surface, offrant le penalty de la "Panenka" à Zidane. Il s'illustre ensuite en égalisant d'une tête rageuse (19e). Avec l'aide de Cannavaro, il muselle également Thierry Henry toute la rencontre, avant de faire craquer Zizou pour le coup de boule le plus célèbre de l'histoire du football. Pour parachever son "oeuvre", "Matrix" marquera son tir au but devant Barthez avant de soulever la Coupe du monde. Le match d'une vie 

► Tadanari Lee (Japon)
En Asie, Lee est un patronyme généralement porté par les Chinois, ou les Coréens. Ce bon Tadanari Lee, né à Tokyo de parents sud-coréens aurait très bien pu ne jamais défendre les couleurs du Japon. Celui qui est même passé par les sélections sud-coréennes de jeunes va pourtant en devenir le héros en finale de la Coupe d'Asie 2011. Entré en jeu dans les prolongations d'une opposition cadenassée entre Japonais et Australiens, celui qui a été naturalisé en 2007 délivre les Samouraï Blue à la…109e en reprenant un centre Yuto Nagatomo. Troublant. On apprendra peut-être un jour qu' Eder a visionné un résumé de ce match avant de défier les Bleus au Stade de France.

► Copa Barry (Côte d'Ivoire)
"C’est vrai que je ne suis grand ni par le talent ni par la taille  mais j’ai toujours été dans l’état d’esprit d’apprendre". Avec son "petit" 1m81, il est vrai que Copa Barry ne fait pas partie des géants dans l'univers des gardiens de but. Mais durant la finale de la dernière CAN entre la Côte d'Ivoire d'Hervé Renard et le Ghana (0-0, 9-8 t.a.b.) le dernier rempart des Elephants a été immense. Et dire, qu'il ne devait pas disputer cette finale… Raillé au pays pour son style peu académique ou ses étourderies, le gardien de Lokeren (Belgique) a remplacé au pied levé le titulaire du poste blessé la veille de la finale. Copa a d'abord tenu la baraque dans le temps réglementaire, avant de faire le show au cours d'une interminable séance de tirs au but qui - malgré les crampes (curieux pour un gardien…) - l'a vu inscrire le penalty vainqueur. A 35 ans, Barry prenait ensuite sa retraite internationale avec un trophée dans les gants.

 

Aly KEITA

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