PSG : entre Neymar et Edinson Cavani, déjà de l'électricité dans l'air

par Hamza HIZZIR
Publié le 18 septembre 2017 à 8h49
PSG : entre Neymar et Edinson Cavani, déjà de l'électricité dans l'air
Source : CHRISTOPHE SIMON / AFP

FOOTBALL – Le Paris Saint-Germain s’est imposé (2-0) dimanche soir contre l’Olympique lyonnais, enchaînant sa 6e victoire en autant de matchs de Ligue 1. Mais tout ne va pas si bien dans le groupe parisien. En témoigne la crispation entre Neymar et Edinson Cavani sur les coups de pied arrêtés…

Tout avait pourtant commencé pas une accolade, en apparence franche, et un "tranquille frère, allez" en guise d’encouragement, dans le couloir menant au terrain, juste avant le PSG-OL de dimanche soir. 

Jusqu’à présent, l’entente entre le nouvel arrivant, Neymar, et le meilleur buteur parisien, Edinson Cavani, n’avait d’ailleurs pas posé, en apparence, la moindre question un tant soit peu gênante. Mais les apparences ne trompent que ceux qui s’y arrêtent. Et il n’y a plus grand-monde, ce lundi matin, pour s’y arrêter. Durant la 6e victoire de Paris en autant de matchs de Ligue 1, deux scènes ont en effet accaparé l’attention. On y voit les deux attaquants stars se disputer les coups de pied arrêtés.

Les penalties ? C'est une source de conflits.
Kylian Mbappé après PSG-OL (2-0)

La première scène eut lieu à la 51e minute. Avant un coup franc obtenu par le PSG, Edinson Cavani tente de se saisir du ballon pour le tirer, mais Daniel Alves est plus rapide et quand l’Uruguayen tente de le lui arracher, le Brésilien fait rempart de son corps pour l’en empêcher... et le filer en douce à son grand copain Neymar. La seconde eut lieu à la 79e, cette fois avant un penalty. Edinson Cavani pose le ballon pour le tirer et Neymar surgit devant lui pour exiger de le tirer à sa place. L’Uruguayen ne veut rien savoir et, hasard ou coïncidence, verra ensuite son tir repoussé par le gardien lyonnais...

Forcément interrogé là-dessus après la rencontre, leur entraîneur, Unai Emery, a eu bien du mal à cacher son embarras.  "On a besoin de leur travail en commun. Après, on va arranger ça entre nous. Je laisse les joueurs s'entendre sur le terrain pour savoir qui frappe. Mais si ce n'est pas le cas, je vais trancher et faire en sorte que les deux puissent tirer les penalties et marquer sur cette phase. Je ne veux pas que ce soit un problème pour nous", a-t-il lâché, pour noyer le poisson. Relancé sur la question spécifique des penalties, le coach a ajouté : "On va s'arranger en interne pour les penalties qui arrivent, parce que je crois que les deux sont capables de les tirer, et je veux que les deux alternent dans cet exercice." Nous y voilà.

La grosse bouderie d'Edinson Cavani

Car, à la veille du match, en conférence de presse au Camp des Loges, le même Unai Emery disait tout autre chose : "Neymar est arrivé ici avec l'objectif d'aider cette équipe, de la faire progresser. Mais il sait aussi qu'il y a beaucoup de bons joueurs ici. J'ai parlé avec Cavani et Neymar et ils savent tous deux, car ils sont intelligents, que l'objectif premier est l'intérêt général de l'équipe. Donc Cavani tire les penalties, mais ce sera aussi au tour de Neymar, quand le moment sera opportun." On comprend donc que le moment est devenu opportun dès lors que le Brésilien a réclamé d'être le premier tireur, non pas dans l’intimité du centre d'entraînement, mais sur le terrain, en plein match de Ligue 1, sous l’œil de caméras diffusant en mondovision.

Dit autrement : l’entraîneur a désigné Edinson Cavani comme premier tireur, mais Neymar, recruté cet été pour 222 millions d’euros (ce qui en fait le joueur le plus cher de l’histoire), se pense au-dessus de l’entraîneur. Et, dans les faits, il l’est sûrement... Au micro de Canal+ après la rencontre, Kylian Mbappé a tenté de réconforter le buteur uruguayen : "Peut-être qu'il est un peu déçu sur le moment, c'est un compétiteur, mais il va en mettre d'autres." Mais quand, ensuite, le journaliste, sur le ton de la boutade, lui a demandé s’il comptait à son tour tirer les penalties, l’ex-Monégasque, certes en rigolant, a dit cette phrase lourde de sens : "Non, c’est une source de conflits."

Une certitude : Edinson Cavani, buteur attitré du PSG depuis le départ de Zlatan Ibrahimovic, en avait gros sur la patate. Du moins suffisamment pour rentrer aux vestiaires, tête basse, dès le coup de sifflet final, sans communier avec les supporters comme l’ensemble de ses coéquipiers. Et puis, à peine 20 minutes plus tard (les autres ont mis à peu près une heure à sortir du vestiaire), l’Uruguayen a filé directement au parking par une porte dérobée, en prenant soin d’esquiver les journalistes…

Le problème, pour tout dire, n’est pas nouveau et avait été plus ou moins anticipé par le staff parisien. Selon SFR Sport, un accord existait déjà entre Unai Emery, Neymar et Edinson Cavani sur les penalties : Cavani devait tirer en premier et, seulement dans le cas d’un second penalty sifflé dans le même match, c’était à Neymar de s’en charger. Seulement, a révélé la chaîne dans son émission "Breaking Foot", le Brésilien en est agacé en privé, lui qui veut gonfler ses statistiques autant que possible pour éventuellement doubler Cristiano Ronaldo et Lionel Messi dans la course au Ballon d’or. Un trophée individuel. Alors que le foot reste, rappelons-le, un sport collectif.


Hamza HIZZIR

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