FOOTBALL - L'entraîneur du Paris Saint-Germain a peu goûté le voyage express à Madrid de sa superstar Neymar, mardi 19 novembre, pour assister à un match de Coupe Davis, mais "ce n'est pas le moment de perdre la tête", a-t-il déclaré ce jeudi, à la veille de la réception du Losc.
Le plan de communication avait le mérite d’être limpide cet été : le PSG version Qatar, malade des passe-droits accordés à ses stars, allait répondre au mal par le mal en instaurant une discipline de fer via le retour de son directeur sportif brésilien, Leonardo... Mais, près de quatre mois plus tard, le discours théorique se heurte (encore) à l’épreuve des faits. Tandis qu’il finissait de se remettre d’une nouvelle blessure à une cuisse, Neymar a ainsi effectué un aller-retour, immortalisé sur Instagram, jusqu’à Madrid, mardi 19 novembre, pour assister à un match de Coupe Davis. Et son entraîneur, qui s’exprimait ce jeudi en conférence de presse à la veille de la réception du Losc, n’a pas apprécié.
Il l’a fait savoir en ces termes, ménageant la chèvre et le chou, mais affichant tout de même publiquement son mécontentement personnel, ce qui n’est pas rien à cette échelle : "Qu'est-ce que je peux faire ?" s'est-il en effet faussement demandé. "Je ne suis pas son papa, ni la police. Je suis l'entraîneur. Il s’est bien entraîné après son voyage. Maintenant, est-ce que j'aime ce voyage ? Non, pas du tout. Mais est-ce que c'est le moment de perdre ma tête? Non, ce n’est pas le moment." Drôle de sous-entendu : ce moment finira bien par arriver, mais pas tout de suite... Et en attendant, si le technicien considère que critiquer devant les médias son attaquant star pour ses allers-retours en jet privé réguliers en milieu de semaine, revient à "perdre la tête", il est déjà permis de se demander s’il ne vient pas précisément de le faire.
Loin de ces interrogations, Thomas Tuchel ne pense en fait, comme tout entraîneur digne de ce nom, qu’au prochain match. Et sur ce point, au moins, il sait qu'il peut compter sur son numéro 10 brésilien. "Il a bien travaillé pendant ces deux semaines (de trêve internationale, ndlr), il a été très professionnel. Il a fait plus que les autres. Il a fait des entraînements avec le groupe et un travail individuel. Alors il pourra jouer demain (vendredi). On décidera le matin s’il commence ou s’il entre", a-t-il en effet annoncé, précisant au passage qu’il pourrait l’aligner dans une inhabituelle position de "numéro 9".
Neymar, lui, n’a pipé mot pour l’heure. Il faut dire que, selon plusieurs médias espagnols, il avait, en l’occurrence, été invité à Madrid par l’un de ses anciens coéquipiers du FC Barcelone, Gerard Piqué, dont la société d'investissement Kosmos a racheté les droits de la Coupe Davis pour 3 milliards de dollars sur 25 ans. Et qui, depuis plusieurs mois, multiplie les appels du pied pour permettre le retour de son grand ami brésilien en Catalogne, allant jusqu’à révéler récemment que les joueurs du Barça étaient prêts à réduire leur salaire pour financer le transfert (voir le lien ci-dessus). On imagine, du reste, que Leonardo non plus n’a pas apprécié cette escapade. Il pourrait bien le dire un peu plus franchement encore que le coach vendredi soir, après le match, surtout en cas de mauvais résultat. C’est, aussi, une ficelle de communication.