INTERVIEW - Lukas Aubin, chercheur à l’université de Nanterre, concentre ses travaux sur le thème "Gouverner par le sport en Russie". Actuellement en Abkhazie, il détaille pour LCI l’enjeu politique de la Coupe du monde pour le Kremlin et le rapport qu’entretient Vladimir Poutine avec le football.
C'est peu dire que la Russie, 63e nation mondiale au classement Fifa, n'est pas favorite du Mondial qu'elle accueillera cet été (14 juin-15 juillet). La Sbornaïa, l’équipe nationale, est toutefois fortement priée par le Kremlin de faire au moins bonne figure, le président Vladimir Poutine en faisant une affaire de fierté pour le pays. Au-delà, le tirage au sort des groupes de la phase finale, qui a lieu ce vendredi, marque le début d'un sprint final de moins de 200 jours pour surmonter des obstacles de taille : logistique herculéenne dans le plus grand pays du monde, lutte contre le hooliganisme et le racisme, menace terroriste renforcée par l'intervention militaire russe en Syrie... Lukas Aubin, auteur d'une thèse titrée "Gouverner par le sport en Russie ? (2000-2018) Etude d'une stratégie de soft power au service de l'élite du pouvoir", détaille tous ces enjeux pour LCI.