EQUIPE DE FRANCE - Face à des Portugais accrocheurs et virevoltants, les Bleus se sont imposés comme s'il s'agissait d'une évidence. Alors qu'ils ont souffert durant une bonne moitié du match...
On s'était posé un milliard de questions sur Cristiano Ronaldo. Comment neutraliser une machine de guerre ? "Le Portugal est une équipe et même une grande équipe", avait répondu son coéquipier en club, Karim Benzema, mardi à Clairefontaine. Bien vu : si le Portugais volant a bien répondu présent au rendez-vous de ce match amical de prestige contre les Bleus, si chacun de ses gestes a été un spectacle vu des tribunes du Stade de France, si chacune de ses courses a laissé planer une menace frissonnante, ses coéquipiers n'ont pas été en reste. Mais l'équipe de France non plus : ses acquis collectifs sentaient encore bon le Brésil. Ils lui ont permis de prendre sereinement la mesure (2-1) de leur adversaire. Et ce, même si aucun de ses joueurs ne peut prétendre au Ballon d’or.
Les hommes de Didier Deschamps ont eu le mérite de très bien commencer et de très bien finir. Ils ont également su faire fi du contexte, oubliant qu'ils évoluaient presque en terrain hostile (à titre d'exemple, à la 45e, la Marseillaise entonnée par les supporters tricolores a été copieusement sifflée par les trois quarts du stade). Et considérant le Portugal comme l'immense nation de foot qu'elle est toujours, malgré son Mondial catastrophique (élimination au premier tour) et la défaite (0-1) à domicile face à l'Albanie début septembre.
Tout a basculé à l'heure de jeu
Son tout nouveau sélectionneur, Fernando Santos, n'a jamais refusé le jeu. Et quand les Bleus ont rapidement ouvert le score par Benzema à la 3e minute, Cristiano Ronaldo a immédiatement demandé à ses partenaires de rester calmes, signe que son équipe était à la fois prête à souffrir et à en découdre. Des énormes séquences françaises ont suivi jusqu'à la demi-heure, grâce à la verve de Varane et Pogba, mais aussi à un pressing offensif de tous les instants. Et puis, l'air de rien, le Portugal s'est mis à sortir, croquant le milieu français à pleines dents pour mieux fuser en contre dans le dos de défenseurs positionnés très (trop) haut.
Tant et si bien qu'à la pause, les Lusitaniens s'étaient procurés autant d'occasions que les Bleus. Et que l'avantage au score prenait des airs d'aubaine. À la reprise, rien n'a changé, la possession du ballon tombant même dans l'escarcelle portugaise (52%) à l'heure de jeu, quand Benzema s'est mis à engueuler ses coéquipiers encore plus souvent que Ronaldo. Grand classique du foot : c'est à ce moment-là (69e) que le sort a frappé et que Pogba a marqué. Un but du break comme un coup de massue après lequel le Ballon d’or 2013 s'est contenté de souffler... Ce but, c'est la marque des équipes sûres d'elles, qui ne tremblent pas quand elles tanguent et savent qu'elles provoqueront leur chance. Le penalty portugais inscrit par Quaresma à la 77e, lui, n'est que de l'ordre de l'anecdote.