COUPE DE FRANCE - Une fois n'est pas coutume (les places visiteurs étaient exceptionnellement à 5€), le principal groupe de supporters du FC Nantes avait décidé de se rendre à Paris mercredi soir pour le 8e de finale contre le PSG (2-0). Leur mission, qui consistait à montrer la différence quand des ultras encouragent leur équipe, a été accomplie avec brio : à moins de 2000, ils ont mis en sourdine les 36 000 fans de PSG présents au Parc des Princes.
Il n'était pas nécessaire de monter le son à fond. Les téléspectateurs du 8e de finale de Coupe de France entre le PSG et Nantes, mercredi soir, ont pu se contenter d'un volume tout à fait raisonnable pour entendre les chants continus et plein d'enthousiasme des quelque 1500 supporters des Canaris entassés dans la tribune visiteurs. Lesquels ont suffi pour réduire à l'impuissance les 36 000 Parisiens ayant tenté de couvrir ce vacarme par de timides sifflets. Et ce, malgré un match à sens unique outrageusement dominé et vite plié par le club de la capitale (2-0) .
Il faut dire que la Brigade Loire, le plus important groupe d'ultras nantais (800 adhérents), avait eu la courtoisie de prévenir il y a quinze jours. "Nous avions un souhait : attendre le moment opportun pour, un jour, retourner dans ce stade devenu triste, encourager notre équipe à fond et montrer ainsi à tout le monde (spectateurs, joueurs, dirigeants parisiens, médias et instances nationales) la différence entre une équipe se déplaçant avec ou sans ses supporters. Et faire comprendre notamment aux bourreaux des ultras parisiens, ce dont ils se privent : un soutien organisé, fervent et spectaculaire", écrivait-elle en effet dans un communiqué publié il y a deux semaines .
On va devoir se taper des hooligans alors qu'on avait fait le ménage dans notre stade :) cc @oliv_fcn http://t.co/tblE0Q2Rsq — SIMOES Mickael (@simoes_mickael) January 26, 2015
Le résultat ne s'est pas fait attendre : du bruit, de la fureur, de l'auto-dérision ("Allez, chantons comme si on venait de marquer un but", ont plusieurs fois lancé les ordonnateurs de ce joyeux désordre) et un jusqu'au-boutisme qui a poussé de nombreux Nantais à affronter le froid parisien et la défaite torses-nus. La preuve en cliquant ici .
Les supporters parisiens, dont beaucoup veulent encore croire que l'on peut concilier ambiance de feu et pacification des tribunes, ont d'ailleurs choisi de prendre la chose avec humour. Comme l'illustrent ces quelques tweets.
Voilà voilà #PSGFCN pic.twitter.com/n8ZmnPtTI3 — kicksssssss (@JeremySzy) 11 Février 2015
Bordel, la leçon qu'on a pris dans les tribunes par Nantes. Enfin même plus une leçon, une humiliation. Respect — Adrien Chantegrelet (@Adrientp) February 11, 2015
Cela dit, je ne me suis pas senti humilié, c'est comme arriver à se servir en premier à la cantine dans une maison de retraite. #PSGFCN — Mathieu Faure (@matfaure) 11 Février 2015
Ce que vous n'avez pas vu: les centaines de Parisiens qui sont resté applaudir les Nantais pour leur ambiance. Ce sont nous les victimes. — Gary Assouline (@garyassouline) 11 Février 2015
Alors que, côté nantais, on était plutôt fier, forcément.
La question peut se poser: on joue à Paris ou à Nantes ? #PSGFCN — FCNActiv (@FCN_ACTIV) 11 Février 2015
French Cup Nantes at Paris 11/02 pic.twitter.com/mse20qDNsk — STAND YOUR GROUND ! (@UltraManiatics) 12 Février 2015
#psgfcn pic.twitter.com/zq17aiJkqr — footnantais.com (@footnantais) 11 Février 2015
Un joli coup de force qui n'a pas fini de faire du bruit.