Ligue 1 : Nice-OM interrompu à cause de banderoles et de chants homophobes

Publié le 28 août 2019 à 21h36, mis à jour le 29 août 2019 à 15h51

Source : TF1 Info

HOMOPHOBIE - Le match Nice-Marseille a été interrompu pour deux banderoles et des chants à caractère homophobe, mercredi à l'Allianz Riviera. C'est la troisième fois en moins d'une semaine qu'un match est arrêté pour ce motif. Le jeu a été stoppé pendant plus de 10 minutes.

C'est la quatrième interruption d'un match de football en une dizaine de jours. Et la troisième fois pour ce motif en Ligue 1, après Brest-Reims (1-0) et Monaco-Nîmes (2-0) le week-end dernier. Mercredi 28 août, la rencontre Nice-Marseille entrait dans sa 28e minute quand l'arbitre Clément Turpin a stoppé temporairement la partie après plusieurs alertes du speaker. La raison ? Deux banderoles qui émanaient des tribunes sur lesquelles on pouvait lire : "Bienvenue au groupe Ineos (qui vient de racheter le club azuréen, ndlr) : à Nice aussi on aime la pédale" et "LFP/instance : des parcages plein pour des stades plus gay." À chaque fois, les termes "pédale" et "gay" ont été écrits aux couleurs du drapeau arc-en-ciel LGBT.

Ces messages avaient été précédés à la 17e minute de chants à caractère homophobe : "Les Marseillais, c'est des pé..." suivi de "La Ligue, la Ligue, on t'enc...". Après avoir discuté avec les deux entraîneurs Patrick Vieira et André Villas-Boas ainsi que les deux capitaines niçois Dante et olympien Steve Mandanda, l'arbitre a finalement interrompu le match, laissant la confusion s'installer à l'Allianz Riviera. Dans l'attente que le jeu reprenne, certains joueurs ont regagné les vestiaires tandis que d'autres sont restés sur la pelouse. Les banderoles retirées, la rencontre a pu reprendre après plus de 10 minutes de flottement. 

Il faut marquer le coup et que ça cesse
Steve MANDANDA

"On ne va pas arrêter le match dès qu'il y a des débiles qui agissent", a regretté le milieu niçois Wylan Cyprien au micro de Canal+. "Je suis contre toute forme de discrimination, l'homophobie ou le racisme, mais il ne faut pas arrêter les matches pour aussi peu. C'est ridicule. Ça n'a rien à voir avec le jeu et en plus ce ne sont pas des propos envers les personnes gays." Depuis le printemps dernier, le règlement de l'UEFA permet désormais d'interrompre un match en cas d'injures à caractère raciste ou homophobe.

"Je comprends totalement les arbitres. Il faut marquer le coup et que ça cesse. Le stade est sensé être une endroit festif et de plaisir", a réagi le gardien marseillais Steve Mandanda, reconnaissant toutefois que cela rendait les choses plus compliquées sur le terrain. "Quant à nous, les joueurs, ce genre d'interruption est toujours compliquée. C'est toujours difficile de revenir ensuite rapidement dans le match."

Sur Twitter, la secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a salué la décision de Clément Turpin, "dont on connaît l'engagement pour le respect dans le foot" et dénoncé "une banderole homophobe (qui) salit les tribunes". Mercredi soir, la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) devait juger 18 cas de chants ou banderoles à caractère homophobe dans les tribunes de Ligue 1 et Ligue 2. Elle a décidé la fermeture de la tribune Piantoni pour un match ferme suite aux chants proférés par le supporters nancéiens lors de Nancy-Le Mans le 16 août dernier. Concernant les autres événements survenus dans d'autres stades, de simples rappels à l'ordre ont été émis.


Yohan ROBLIN

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