Yoann Gourcuff prêt à baisser son salaire pour rester à l'OL ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 2 septembre 2014 à 17h14
Yoann Gourcuff prêt à baisser son salaire pour rester à l'OL ?

FOOTBALL - C'est de notoriété publique : Yoann Gourcuff pose un double problème à l'OL. Sportif : le joueur ne fait que se blesser depuis deux ans. Économique : il coûte très cher à son club et refuse de prolonger un contrat qui se termine à la fin de l'actuelle saison. Est-il insoluble ? Non, car il y a eu de récentes avancées, mais il reste pour le moins épineux.

Au classement des blessures les plus insolites, Yoann Gourcuff occupe plusieurs places. Il faut dire qu'il est passé spécialiste dans l'exercice, si l'on peut dire. Au mois de mai, il s'est, par exemple, fait une entorse à la cheville en promenant son chien. On pourrait en rire, s'il ne s'agissait pas là de l'un des plus gros gâchis de l'histoire du football français, au regard du potentiel du joueur, aujourd'hui âgé de 28 ans. Son employeur, l'Olympique lyonnais, a, lui, arrêté de prendre la chose à la légère depuis un moment. Et pour cause : au mois de juin prochain se termine son contrat. Et la perspective de le voir partir gratuitement passe pour une catastrophe économique imminente aux yeux de la direction du club.

Il faut se souvenir que, lorsque l'OL a recruté l'international français en provenance de Bordeaux, à l'été 2010, il en avait coûté 22 millions d'euros au club rhodanien, qui espérait alors en faire un Beckham français en termes de retombées marketing. La suite, c'est une perdition continue, sur le plan psychologique puis sur le plan médical, financée à hauteur de 400 000 euros net par mois. Un luxe que ne peut plus se permettre Lyon, mais auquel il ne peut se soustraire, faute d'avoir pu trouver un acheteur suffisamment audacieux et pourvu financièrement lors de tous les marchés des transferts successifs.

L'agent de Gourcuff : "Nous reparlerons d'une prolongation quand la saison sera plus avancée"

Nous voilà donc arrivé à un point crucial : en janvier, le meneur de jeu sera libre de signer ou bon lui semble sans que son employeur ne touche la moindre indemnité. Et voilà que, ce mardi, la chaîne Infosport+ assure que le joueur accepte de baisser son salaire. Une information confirmée quelques heures plus tard en conférence de presse par le président lyonnais Jean-Michel Aulas : "Il a accepté, compte tenu de la situation (financière du club, ndlr), d'actualiser son salaire. C'est un bon point pour la gestion." Il touchera donc moins que les 7,6 millions d'euros prévus pour sa dernière année de contrat. Mais on ne connait pas encore la proportion de la baisse.

Cela ne répond, de toute façon, pas aux questions au sujet de son avenir, et donc d'une éventuelle prolongation. "Sa situation n’a pas changé. Yoann s’inscrit toujours dans le projet sportif du club. Il veut réussir avec l’OL Nous discutons régulièrement avec le club pour une prolongation, mais il n’y a pas encore d’accord de principe. Nous allons reparler de tout cela quand la saison sera plus avancée", a simplement promis l'un de ses conseillers, lundi, dans les colonnes du site Olympique et Lyonnais. Évidemment, la question est encore financière.

Gourcuff : "Pour prolonger, il faut que tout le monde soit satisfait"

D'un côté, l'OL sait que son joueur, même libre de tout contrat, aura du mal à trouver un employeur tant qu'il n'aura pas enchaîné les matches sans se blesser sur au moins une demi-saison. De l'autre, Yoann Gourcuff sait que son employeur actuel n'est plus en mesure de le payer à hauteur de clubs plus exotiques. Le rapport de force est donc équilibré.

"J'ai voulu faire en sorte qu'il prolonge la saison dernière. Maintenant, il faut qu'il démontre. Quand on aura repris ensemble, on regardera s'il y a matière à faire des choses. On était à un niveau de concession mutuelle, forme d'altruisme et de reconnaissance par rapport aux autres", décrivait un Aulas énigmatique ce mardi, comme s'il pouvait se permettre de ne rien lui proposer.

Gourcuff, de son côté, semble enfin prêt à mettre de l'eau dans son vin, conscient que ses blessures et les délais de guérison qu'il exige vont en rebuter plus d'un. Mais il ne faut pas oublier sa déclaration du 20 décembre 2013 : "Pour prolonger, il faut que tout le monde soit satisfait. J'ai été souvent blessé ou sur le banc, une prolongation n'est pas d'actualité. Je n'ai pas senti à certains moments une énorme confiance de la part du club."


Hamza HIZZIR

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