COUAC - Dévoilée en juin dernier par la place Beauvau, l'application d’alerte SAIP, censée prévenir la population en cas de crise majeure, n’a pas fonctionné. Le développeur de l'application, la société Deveryware, est convoqué ce vendredi après-midi au ministère de l'Intérieur.
Comme lors des attentats de Paris et de Bruxelles, les réseaux télécoms ont rapidement connu de très fortes perturbations après l’attentat sanglant qui a frappé la ville de Nice ce jeudi soir. Censé prendre le relais, le système d’alerte et d’information des populations, lancé début juin par la place Beauvau, est resté muet pendant de très longues heures.
Sachant que je suis localisé à Nice. C’est bien cette app ne sert qu’a une chose et elle ne le fait même pas… #SAIP pic.twitter.com/gTgXKlBYwZ — Nathan Lellouche (@NathanLellouche) 14 juillet 2016
Le message d’alerte est parvenu sur le téléphone des habitants de la ville de Nice aux alentours de 1h34, soit près de deux heures et demi après qu'un camion a délibérément foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais, causant la mort d'au moins 84 morts et faisant plusieurs dizaines de blessés. Selon les premières informations, une saturation du réseau Internet mobile a pu retarder la réception des alertes.
Une alerte envoyée dans les 15 minutes en théorie
L’application doit, pourtant, permettre à ses utilisateurs d'être tenus informés d'une crise majeure présentant un danger contre la population, comme un attentat, un accident nucléaire ou une catastrophe naturelle. Si l’utilisateur a activé sa géolocalisation, et qu'il se trouve dans une zone de danger, une alerte s'impose sur son écran dans les 15 minutes qui suivent l'événement.
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Pour pouvoir fermer l'application, il doit obligatoirement appuyer sur les boutons "je m'informe" et "Comment réagir". Les alertes sont émises par les services de la sécurité civile sous validation des autorités du ministère de l'Intérieur, dont les préfets de département et de région, indique-t-on place Beauvau .
Sur Twitter, l'appli SAIP essuie les critiques
Même si c’est désormais un réflexe, la population niçoise n’a eu d’autre choix que de se tourner vers les réseaux sociaux et les applications de messagerie, comme Twitter ou WhatsApp. Comme le 13 novembre dernier lors des attentats de Paris, Facebook a activé son outil "Safety Check", qui permet, en cas d’urgence, de signaler à ses proches qu’on se trouve bien en sécurité.
Le réseau social Twitter, de son côté, a facilité les communications entre les habitants, notamment à travers le hashtag #PortesOuvertesNice . Un certain nombre d'internautes ont constaté l'absence d'informations concernant l'attaque de Nice, tandis que d'autres pointaient le manque de réactivité du nouvel outil de la place Beauvau.
Sachant que je suis localisé à Nice. C’est bien cette app ne sert qu’a une chose et elle ne le fait même pas… #SAIP pic.twitter.com/gTgXKlBYwZ — Nathan Lellouche (@NathanLellouche) 14 juillet 2016
#Nice ds la série bugs, l'incroyable faille de l'appli d'alerte #SAIP utilisée pr la 1ère fois en conditions réelles. 1er message à 1h34! — frederic Helbert (@FredericHelbert) 15 juillet 2016
1h34 : je ne reçois que maintenant l'alerte attentat de l'appli #SAIP du ministère de l'intérieur. #Nice pic.twitter.com/tbKK7hOg2e — Flore Galaud (@floregalaud) 14 juillet 2016
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