Attentat de Nice : pourquoi Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n'a pas été détecté avant

Publié le 16 juillet 2016 à 17h44
Attentat de Nice : pourquoi Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n'a pas été détecté avant

ECLAIRAGE - Mohamed Lahouaiej Bouhlel était seulement connu des services de police pour des faits mineurs. L'attentat perpétré par le tueur, objet d'une radicalisation rapide et difficilement détectable démontre la difficulté qu'éprouvent les services de renseignement à identifier ces individus qui basculent soudainement. Eclairage et interview du Président du Conseil d'Analyse du Terrorisme.

C'est le troisième deuil national en 18 mois. Depuis le drame survenu le 14 juillet à Nice, où au moins 84 personnes ont trouvé la mort, beaucoup accusent, la droite en tête, les autorités de n'avoir su prévenir l'attaque.

Une attaque difficile à prévoir car Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n'était pas fiché S et était seulement connu des services de police pour des faits de menaces, violences, vols et dégradations commis entre 2010 et 2016.

Une radicalisation souvent rapide et indétectable

"Les services de renseignements surveillent en priorité les individus dans le haut du spectre, nous explique Jean-Charles Brisard, Président du Conseil d'Analyse du Terrorisme (CAT). Pour ceux en bas du spectre, la surveillance est stoppée si elle ne donne rien au bout d'un certain temps. Dans le cas de Nice, il semble que cet individu ait basculé très rapidement."

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Une radicalisation à vitesse grand V, confirmée par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ce samedi, qui impose de trouver de nouveaux canaux d'information. "Le processus est si rapide que ces personnes passent sous les radars et sont bien souvent indétectables", poursuit Jean-Charles Brisard.

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Ce dernier a même "observé une hausse du nombre de personnes radicalisées depuis que Daech a renforcé sa communication en ligne". Il détaille : "cette augmentation complique la tâche car, pour une personne radicalisée, entre 20 et 30 fonctionnaires sont nécessaires pour assurer une surveillance en continu. Et ce nombre peut augmenter selon le nombre de moyens de communication utilisé : Amedy Coulibaly par exemple utilisait lui plus de 20 lignes téléphoniques."

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Pour le Président du CAT, il est aujourd'hui nécessaire de réformer le système de surveillance. "Il faut élargir le spectre des individus sous surveillance et adopter des méthodes qui permettent de collecter les informations dissimulées rapidement, affirme-t-il. Une nécessité car il est bien entendu impossible de surveiller tout le monde."


La rédaction de TF1info

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