Condamné pour avoir dénoncé le vol de ses plants de cannabis

par Sibylle LAURENT
Publié le 11 novembre 2014 à 15h33
Condamné pour avoir dénoncé le vol de ses plants de cannabis

JUSTICE – Un consommateur de cannabis qui avait porté plainte pour vol par effraction a été condamné à trois mois de prison. Il était jugé lundi par le tribunal correctionnel d’Angers.

Inconscience ? Bêtise ? Provocation ? Quoi qu’il en soit, son honnêteté lui a valu un passage devant le tribunal correctionnel d’Angers, ce lundi, comme le rapporte le journal Ouest-France.

En avril dernier, Eric, un habitant du Maine-et-Loire, se présente au commissariat pour déposer plainte pour vol par effraction. On lui a en effet dérobé… ses plants de cannabis, soit environ 600 grammes d'herbe. "Ça me paraissait tout à fait légitime de déclarer ce que l'on m'avait volé", a justifié Eric à l’audience. L’homme, fumeur depuis l’âge de 17 ans - à raison d'une quinzaine de joints par jour - cultive sa production personnelle de chanvre dans sa maison de campagne, à Challain-la-Potherie.

Trois ans de prison ferme

Après le dépôt de plainte, les gendarmes se rendent à son domicile. Mais Eric, qui affirme consommer à des fins thérapeutiques, l’a sans doute oublié au passage : la détention de stupéfiants est illégale. Pourtant, l'homme est un récidiviste - il est déjà sous le coup d’une peine de cinq ans de prison avec sursis pour culture et possession de cannabis. Les forces de l’ordre saisissent donc le matériel de culture, quatre plants et une quarantaine de boutures.

Lundi, le fumeur comparaissait pour cette affaire devant le tribunal d’Angers. Ce militant pour la dépénalisation du cannabis a présenté une lettre de son médecin addictologue expliquant que son patient utilisait cette plante comme substitut à l’alcool. Pour son avocat, l’homme est loin des "trafics de stupéfiants, des délits et crimes".

De son côté, le procureur a reconnu le "désarroi" que pouvait ressentir le client en se retrouvant devant un tribunal alors qu’il avait porté plainte. Il a par ailleurs jugé que le condamner à un suivi médical serait une "perte de temps". L'accusé a donc écopé de trois mois de prison. Sûr d'être dans son droit, il a annoncé son intention de faire appel.


Sibylle LAURENT

Tout
TF1 Info