POLICE - Christian Sainte, 55 ans, patron de la PJ marseillaise proposé par le ministère de l'Intérieur pour diriger le 36 quai des Orfèvres, la PJ Parisienne, quitte l'Evêché avec un bilan encourageant.
De l’Evêché au 36 quai des Orfèvres, Christian Sainte ne fait pas un grand saut dans l’inconnu. Affecté à la brigade criminelle de Paris de 1994 à 1999, puis muté sous-directeur à la lutte antiterroriste à Levallois-Perret et aux ressources de la Direction Centrale de Police Judiciaire, il a côtoyé pendant de nombreuses années le personnel du 36 avant de faire un crochet par la PJ d’Ajaccio et de Marseille.
"L’un des plus beaux postes de la police judiciaire", nous confiait-il en novembre dernier dans son bureau face à la mer. Nommé en 2012 sur proposition de l’ex-patron de la PJ centrale Christian Lothion, dont il était proche, Christian Sainte arrive à Marseille en octobre 2012 dans un contexte explosif lié aux règlements de compte en série dans la cité phocéenne.
Hausse des élucidations des règlements de compte
"Ma feuille de route était assez simple, résumait-il. Il fallait améliorer l’action de la PJ, la recentrer à la demande du ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, et repositionner l’action de nos services dans la lutte contre les trafics de cités".
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En trois ans de service, Christian Sainte ne peut pas se targuer d’avoir mis un terme aux règlements de comptes. En 2014, 14 faits dans Marseille ont été recensés. Mais ses méthodes ont commencé à porter leurs fruits . "En matière de taux d’élucidation, nous sommes passés de 22% en 2012 à 43% en 2014. En juillet par exemple, trois affaires de règlements de comptes ont été résolues en flagrance, c’est-à-dire, dans les jours qui suivent l’homicide", rappelait-il.
Remise à plat des services
De bons résultats qui ne lui ont pas fait prendre la grosse tête, mesurant le chemin qu’il reste à parcourir sur le terrain de la criminalité dans les cités de Marseille. "Je suis prudent et reste modeste", soufflait-il en se félicitant toutefois de la bonne coopération entre les services. Outre les règlements de comptes, l’ex-patron de la PJ de Marseille est arrivé en pleine crise des policiers présumés ripoux de la Bac Nord.
Aidé du préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Paul Bonnetain, et de Pierre-Marie Bourniquel, chef de la Direction départementale des services de police du département, Christian Sainte abordait son "mandat" avec l'idée aussi de remettre de l’ordre dans les services de la police de Marseille. Une mission délicate qui lui aura permis de s’échauffer avant de prendre ses fonctions dans un 36 quai des Orfèvres marqué par les affaires de
vol de cocaïne
et de la suspension de son ex-patron Bernard Petit.