Ebola : des équipages d'Air France refusent d'embarquer vers les pays touchés

Publié le 19 août 2014 à 21h15
Ebola : des équipages d'Air France refusent d'embarquer vers les pays touchés

EPIDEMIE – Alors que le virus Ebola frappe certains pays d'Afrique, des stewards et des hôtesses d'Air France ne veulent plus servir sur des vols à destination de Conakry, de Freetown ou de Lagos, a confirmé la compagnie. Une pétition a été lancée lundi pour demander l'arrêt de la desserte de zones considérées comme dangereuses.

Le virus Ebola inquiète le monde entier, mais certains ont des raisons particulières d'être préoccupés. Craignant la contagion, certains stewards et hôtesses de l'air d'Air France refusent désormais de servir dans des vols à destination de la Guinée, du Sierra Leone ou du Nigeria. Trois pays dans lequel sévit l'épidémie de fièvre hémorragique qui a déjà fait 1 145 victimes, selon le dernier bilan de l'OMS.

Des personnels "n'ont pas souhaité effectuer leur mission" vers des destinations telles que Conakry (Guinée), Freetown (Sierra Leone), et Lagos (Nigeria), a confirmé un porte-parole de la compagnie française à l'AFP, sans indiquer de chiffres. La compagnie "n'oblige pas un membre du personnel naviguant commercial a effectuer sa mission" vers ces destinations, a expliqué le porte-parole. Les trois villes sont considérées comme des destinations à risque par le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) d'Air France.

Cinq compagnies stoppent leur liaison avec le Sierra Leone

"Dans tous les cas, tous les vols sont partis avec des équipages composés en totale conformité, en nombre comme en qualification, avec la réglementation", a précisé le porte-parole, soulignant qu'"il n'y a eu aucun impact et que l'ensemble des programmes de vols ont été maintenus" sur ces destinations.

Mais l'inquiétude est croissante au sein de la compagnie. Lundi, le SNGAF, syndicat minoritaire, a lancé une pétition demandant "l'arrêt immédiat de la desserte des pays touchés par le virus Ebola". Sophie Gorins, secrétaire générale du SNPNC , troisième syndicat de navigants, s'est également prononcée pour l'annulation des vols "si nous ne sommes pas capables d'assurer davantage d'hygiène" : "Les mesures qui consistent à distribuer des gants ou des fiches sont un pis-aller, nous n'avons aucune certitude que nous ne transportons pas une victime ou que nous ne sommes pas nous-mêmes porteurs de la maladie."

Risque faible, selon l'OMS

Cinq compagnies - Arik, ASKY, British Airways, Gambia Bird et Kenya Airways - ont déjà interrompu leurs liaisons avec Freetown en raison de l'épidémie, a indiqué le directeur général de l'Aviation civile sierra-léonais, Abubakarr Kamara, interviewé par la télévision publique SLBC. Seuls Royal Air Maroc, Brussels Airlines et Air France desservent désormais la ville.

L'Organisation mondiale de la santé a toutefois réaffirmé mardi qu'elle ne recommandait pas d'interdiction de vol. L'OMS considère comme faible le risque de transmission pendant les voyages en avion, notamment du fait que le virus Ebola, contrairement à des maladies comme la grippe ou la tuberculose, ne se transmet pas par voie aérienne.

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Devant la hausse des interrogations, l'OMS, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et l'Association internationale du transport aérien (IATA), ont annoncé lundi la création d'un groupe de travail pour fournir "des informations au secteur du voyage et du tourisme ainsi qu'aux voyageurs".

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La rédaction de TF1info

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