Enfant né sous X à Nantes : son père obtient "la garde totale"

par Sibylle LAURENT
Publié le 24 avril 2014 à 19h35
Enfant né sous X à Nantes : son père obtient "la garde totale"

JUSTICE – Diego vient d’apprendre la nouvelle : il récupère la garde totale de son enfant, né sous X il y a bientôt un an, et qui avait été placé en famille d'accueil.

"C’est bon. On a gagné. La garde totale." Il est heureux. Mais n’est pas plus bavard. Jeudi après-midi, Diego a appris que le tribunal de Nantes lui a donné raison dans l’affaire qui l’oppose au conseil général de Loire-Atlantique. Ce déménageur de 29 ans cherchait en effet à récupérer la garde de son fils, né sous X, il y a bientôt un an, et qui avait été placé en famille d’accueil.

Dans un courrier envoyé cet après-midi à son avocate, le juge lui donne satisfaction. Diego est soulagé. La décision rendue marque en effet la fin d’une complexe histoire de filiation. En effet, il a vécu trois ans avec une femme. Ils ont décidé d’avoir un enfant. Mais, enceinte d’environ trois mois, sa compagne rompt. Et coupe les ponts. Sans nouvelles, à l’approche de la date du terme, il va en mairie de Nantes pour reconnaître son enfant début mai 2013, mais sans succès. Il apprend par un proche que l’accouchement a eu lieu quelques jours plus tôt.

L'intérêt de l'enfant a joué pour accorder le droit de garde

Il entame alors avec une avocate des démarches pour obtenir un droit de garde. Et découvre, petit à petit, que son ancienne amie a accouché sous X, et que le bébé a été placé par le conseil général, en tant que pupille de l’Etat, dans une famille d’accueil, en vue d’une adoption définitive.

Son avocate Me Pauline Loirat pointait des dysfonctionnements, notamment dans les délais de l’institution. "L’arrêté d’admission de l’enfant comme pupille de l’Etat a été établi par le conseil général le jour de sa naissance", dit-elle. "Selon le code de l’action sociale des familles, il doit l’être deux mois après. Ce qui laisse le temps aux proches de se manifester ou contester la décision." Elle avançait, enfin, l’intérêt de l’enfant : "Rechercher ses origines est souvent la quête d’une vie des personnes nées sous X." Sur ces points, le juge semble lui avoir donné raison.

Diego saura bientôt le calendrier établi, pour récupérer la garde totale de son fils. En attendant, il a déjà préparé sa chambre, à Vigneux-de-Bretagne, où il habite. Et a déjà choisi son nouveau nom : Brandon.


Sibylle LAURENT

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