La communauté éducative choquée après le suicide d'un professeur

Publié le 6 février 2015 à 12h20
La communauté éducative choquée après le suicide d'un professeur

EDUCATION — Un professeur d’histoire-géographie de Nice est décédé hier des suites d’une tentative de suicide. Déjà, en 2013, un autre professeur de la région avait mis fin à ses jours. Les syndicats d’enseignants dénoncent leurs conditions de travail.

Une enseignante titulaire de 52 ans, professeur d’histoire-géographie en poste dans les collèges Roland-Garros et Port-Lympia de Nice, est décédée hier à l’hôpital L’Archet de Nice des suites d'une tentative de suicide, intervenue le 5 décembre. En 2013, un autre professeur, une femme de 44 ans enseignant l’espagnol au collège La Bourgade à La Trinité, avait mis fin à ses jours.

Choquée par l’assassinat d’Hervé Gourdel

Selon le quotidien Nice-Matin, qui revient dans ses colonnes sur cette information révélée par un communiqué du syndicat enseignant SNES-FSU, l’enseignante aurait notamment très mal vécu l’assassinat en septembre dernier du Niçois Hervé Gourdel par des djihadistes algériens. Cette enseignante "chevronnée mais fragile psychologiquement", selon le quotidien, aurait organisé en classe, de son propre chef, une minute de silence qui serait "mal passée auprès des élèves".

Les syndicats s’alarment

Pour Fabienne Langoureau, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU jointe par metronews, "l’institution n’a pas les moyens de venir en aide à ce type de collègue fragilisé". "La seule réponse qui lui a été apportée, relève-t-elle, c’est une mise en congé d’office, sans autre accompagnement. C’était signer son arrêt de mort."

Elle demande aujourd’hui que les chefs d’établissement notamment soient mieux formés sur les questions de la souffrance au travail.

Le rectorat se défend

"Il existe déjà ce type de formations", se défend Pierre Vernisse, secrétaire général de l’Académie de Nice, qui relève par ailleurs que cette enseignante avait connu pendant sa carrière de très longues périodes d’arrêt de travail et était suivie en psychiatrie.

"C’est à la suite d’une plainte de parents d’élève concernant des propos tenus en classe par cette enseignante, avant même l’annonce de la mort d’Hervé Gourdel, qu’elle avait été convoquée par son chef d’établissement, relève Pierre Vernisse. Elle a ensuite été orientée vers le médecin de prévention qui, dans son propre intérêt, l’a placée en congé d’office pour la mettre à l’abri", poursuit-il. Un rendez-vous était d'ailleurs prévu le 10 décembre avec un médecin-expert.
 


La rédaction de TF1info

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