Le casse-tête du travail illégal à Marseille

Publié le 5 février 2014 à 13h11
Le casse-tête du travail illégal à Marseille

EMPLOI – La ville de Marseille va dans les prochains jours signer une convention avec la fédération du BTP 13 afin de limiter le phénomène du travail dissimulé.

Dans son commerce du quartier du Panier à Marseille, Christian l’avoue sans sourciller : "Si j’ai des petits travaux à faire, je préfère les faire faire au noir à un collègue maçon. Ça me revient moins cher que de tout déclarer." Un mode de rémunération illégale, mais calculette à la main le commerçant y trouve son compte. "Pour un coup de peinture, je peux avoir un rabais de 50 euros, ce n’est pas grand-chose, mais c’est toujours ça".

Difficile à quantifier, le phénomène du travail illégal concernerait surtout les petits travaux chez les particuliers révèle le président du BTP 13, Johan Bencivenga. "Pour les gros chantiers liés aux marchés publics comme le stade Vélodrome, il n’y a pas de risques car il y a des contrôles tous les 3 jours. Mais pour les petits chantiers, c’est sûr que ça existe". Consciente du problème, la mairie de Marseille signera d’ailleurs dans les prochains jours avec la fédération BTP 13,  une convention de lutte contre le travail dissimulé .

Un travail au noir croissant

"C’est une bonne chose, réagit Johan Bencivenga, ça va favoriser les contrôles". D’autant que les dérives pourraient augmenter selon lui. "Jusqu’en 2013, on avait la TVA à 5,5 % pour les travaux du BTP. Maintenant, elle est remontée à 10 %. Ça risque d’encourager les particuliers à payer sans déclaration", redoute le président du BTP 13.

En 2012, selon une enquête de l’Urssaf, un peu plus de 3 % des entreprises dans le secteur de l’immobilier, contre 7 % dans l’hôtellerie-restauration, pratiquerait le travail au noir. Une fraude chiffrée à plusieurs milliards d'euros tous secteurs confondus par an estime la sécurité sociale. Un pari risqué toutefois. En cas de contrôle, un entrepreneur s’expose à une amende voire une peine de prison dans les cas les plus graves.
 


La rédaction de TF1info

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