SÉCURITÉ ROUTIÈRE - Le Premier ministre a confirmé, mardi, l'abaissement de la vitesse maximale sur les routes secondaires à double sens de 90 à 80 km/h. Une mesure jugée indispensable par le gouvernement pour abaisser la mortalité sur la route. Mais ce n'est pas la seule mesure annoncée.
Sans surprise, Edouard Philippe a confirmé mardi soir, à l'issue du Comité interministériel de la Sécurité routière, que la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central va passer de 90 à 80 km/h. "Si pour sauver des vies, il faut être impopulaire, j’accepte de l’être", avait affirmé le Premier ministre dans le JDD, alors que la mortalité routière est en hausse depuis 2014.
Le gouvernement estime que cette nouvelle limitation pourrait sauver jusqu'à 400 vies par an en moyenne. La sécurité routière affirme pour sa part qu'une expérimentation menée sur trois sections de route dans quatre départements, où la vitesse a été réduite de 90 à 80 km/h, a incité les conducteurs à ralentir.
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Alors que les routes secondaires à double sens ne représentent que 40 % du réseau, elles concentrent 55 % des accidents mortels. De plus, en 2016, les excès de vitesse sont en cause dans 31 % des accidents mortels. C'est la première cause devant l'alcool.
Les recettes supplémentaires des amendes iront à un fonds d'investissement pour le traitement des accidentés de la route
Le Premier ministre affirme que cette limitation est "sans lien avec une quelconque motivation financière" et a annoncé la création d'un "fonds d'investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales qui sont destinées à prendre en charge les accidentés de la route". Un fonds doté de l'intégralité des recettes supplémentaires générées par les limitations à 80 km/h.
Développement des éthylotests anti-démarrage
Autre mesure annoncée par Edouard Philippe : le développement des éthylotests anti-démarrage (EAD). Le chef du gouvernement a annoncé que toute personne dont le permis aura été retiré deux fois pour conduite en état alcoolique devra installer dans son véhicule un EAD et commencer un suivi médico-psychologique. Il a également annoncé que les conducteurs contrôlés avec plus de 0,8g d'alcool par litre de sang (taux délictuel) dont le permis a été suspendu pourront conduire le temps de cette suspension un véhicule équipé d'un EAD.
Retrait de permis en cas d'infraction avec le téléphone en main
Le permis d'un conducteur sera retenu lorsqu'il tient son téléphone en main et commet en même temps une infraction menaçant la sécurité d’autrui.
Stupéfiants, conduite sans permis, taux d'alcool délictuel : 7 jours de fourrière
En cas de conduite sans permis, d'usage de stupéfiants, de conduite avec un taux d’alcool délictuel (0,8 g par litre de sang), le véhicule pourra être placé 7 jours à la fourrière sur décision préfectorale. Pour récupérer son véhicule, il faudra s'acquitter des frais de fourrière, présenter le permis de conduire et l'attestation d'assurance du véhicule.