Nantes : comment les commerçants nantais vivent leur ramadan

par Sibylle LAURENT
Publié le 26 juin 2014 à 12h49
Nantes : comment les commerçants nantais vivent leur ramadan

RELIGION – Le ramadan commence ce week-end pour les musulmans. Une période de privations, mais surtout de fête pour les pratiquants. En plein cœur du Bouffay, quartier festif et touristique, des commerçants racontent comment ils vivent cette période particulière.

Il fait chaud. Et, pourtant, bientôt il va falloir se priver d’eau : le ramadan commence ce week-end. Un mois sans manger, ni boire, ni fumer pendant la journée, avant la tombée de la nuit, pour les musulmans. Rue des Chapeliers, en plein quartier Bouffay, où les kebabs s’alignent, les commerçants se préparent.

Abderahman Choukri, qui tient le kebab 44 Fast food, a déjà fait dix jours de jeûne le mois dernier. Histoire de se préparer. Et attend le moment impatiemment : “C’est un peu comme un contrôle technique, qui nous change de la routine et redonne un élan à notre vie spirituelle, raconte-t-il. Ces petites privations nous permettent de nous tourner vers les autres, de penser à ceux qui n’ont pas à manger.”

“Ici, on ne sent pas le ramadan dans les rues”

Reste que toute la journée il aura le ventre vide, mais le nez dans des odeurs de cuisson d’agneau, jusqu’à 2 heures du matin. Pas de quoi l’effrayer : “On reste au travail, pour servir nos clients. On mange avec les yeux !” Et rien ne le refroidit, surtout pas la température, qui promet d’être élevée – comptez 10 degrés de plus derrière les fourneaux. “C’est une question d’habitude, qui demande un peu de courage, mais on s’y fait. Dans le sud du Maroc, d’où je viens, il faisait facilement 48 degrés.”

Si Abderahman a choisi de ne pas fermer boutique, 90 % de sa clientèle ne suivant pas le ramadan, le gérant du Baraka, juste à côté, veut, lui, profiter de la période pour faire des travaux. “J’ai moins de passage”, explique-t-il. Mais c’est surtout une période importante de sa vie de croyant. “C’est une vraie fête : le soir, tout le monde se retrouve autour de plats qu’on ne mange pas le reste de l’année, petits et grands sortent après la prière, on discute jusqu’à 5 heures du matin.”

Pour ce restaurateur, le ramadan rime aussi avec sa nostalgie. Ce temps religieux lui rappelle sa jeunesse, en Algérie : “Là-bas, tout le monde vit au rythme du jeûne. Les administrations et les bureaux s’adaptent pour alléger le temps de travail, et ouvrent de 9 heures à 15 heures.” Même si, à Nantes, la fréquentation des mosquées augmente de 50 % pendant la période, il trouve qu’“on ne sent pas cette atmosphère si particulière dans les rues”.


Sibylle LAURENT

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