Notre-Dame-des-Landes : Jean-Marc Ayrault calme le jeu

Publié le 2 mars 2014 à 14h57
Notre-Dame-des-Landes : Jean-Marc Ayrault calme le jeu

AEOPORT – Alors que les pro-aéroport demandaient l’évacuation de la Zad et le début des travaux sur le site, le Premier ministre estime "qu’il faut laisser les recours être examinés par l'autorité judiciaire". Les opposants sont satisfaits.

Il a finalement choisi de ne pas raviver les tensions sur le dossier Notre-Dame-des-Landes. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Nantes, a estimé vendredi que "le projet avance mais il faut laisser les recours être examinés par l'autorité judiciaire parce que (...) nous sommes dans un Etat de droit". Une manière de réaffirmer le statu-quo en vigueur, pour ne pas rouvrir un nouveau front politique et ne pas braquer les alliés écologistes, à trois semaines du premier tour d'élections municipales qui s'annoncent délicates pour la majorité.

L’annonce douche cependant les espoirs des partisans du projet d'aéroport. Ils ont multiplié les appels cette semaine pour accélérer le traitement du dossier, après les violences qui ont émaillé le 22 février le centre de Nantes, en marge de la manifestation des opposants. Le président PS de la région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, a ainsi demandé mercredi à François Hollande l'évacuation des 150 à 200 "zadistes" occupant le site de Notre-Dame-des-Landes. L’appel a été relayé par le Medef et le collectif de partisans au projet, Les Ailes pour l'Ouest. Ils estiment en effet que plus rien ne s’oppose à un début des travaux depuis la signature le 20 décembre de quatre arrêtés préfectoraux sur l'eau et la biodiversité. Les recours déposés par les opposants ne sont en effet pas suspensifs.

Les élus anti-aéroport satisfaits

Jeudi, lors d'une conférence de presse sur le site, les anti-aéroport ont rappelé qu'ils étaient "prêts" à faire face à une intervention et à "défendre les terres, les habitants, les paysans" du secteur. La réaction du Premier ministre a trouvé des soutiens chez les élus opposés au projet d’aéroport : "Jean-Marc Ayrault a fermé le ban des gens qui voulaient instrumentaliser les violences du 22 février pour pousser leur avantage", a estimé François de Rugy, député EE-LV de Loire-Atlantique. Son confrère Ronan Dantec, sénateur EE-LV estime qu’"une intervention sur le terrain aurait été un casus belli et un point très, très sensible pour les municipales" : "Une telle intervention avant un jugement sur le fond au regard de la loi sur l'eau aurait laissé des traces très profondes pour l'axe national du PS avec les écolos".

Sur le terrain, les opposants se félicitent également de la poursuite du moratoire, dont ils veulent tirer profit pour renforcer leurs arguments juridiques sur le fond du dossier. "Cela va nous laisser un peu de temps pour demander une expertise indépendante sur le maintien de l'aéroport actuel" de Nantes-Atlantique, indique Françoise Verchère, conseillère régionale Parti de gauche et présidente du Cedpa, collectif d'élus doutant de la pertinence d'un nouvel aéroport. "Nous avons beaucoup d'espoir concernant les recours, le dossier étant des plus fragiles concernant le droit de l'environnement", affirme de son côté Jean-Philippe Magnen, vice-président EELV du conseil régional. Pour Françoise Verchère, "si le gouvernement attend le bout du bout des recours, c'est à dire les décisions du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation, cela peut mener assez loin dans le temps".


La rédaction de TF1info

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