Otage en Algérie : Hervé Gourdel, ce voisin "discret" et "si gentil"

Publié le 23 septembre 2014 à 10h42
Otage en Algérie : Hervé Gourdel, ce voisin "discret" et "si gentil"

PORTRAIT – A Nice, dans son quartier de Borriglione, tout le monde décrit Hervé Gourdel, ce Niçois retenu en otage en Algérie par un groupe djihadiste proche de l'Etat islamique, comme un homme discret et gentil. Reportage.

De vieux drapeaux de prière tibétains flottent à la fenêtre de l'appartement d'Hervé Gourdel, le Niçois retenu en otage en Algérie par Jund Al-Khilafah un groupe djihadiste proche de "l'Etat islamique" . Dans cette maison niçoise du haut de Borriglione, divisée en six appartements, tout le monde se connaît. Hervé Gourdel l'avait quittée samedi, pour ce qui devait être un trek d'une dizaine de jours. Deux jours plus tôt, à l'un de ses amis qui lui proposait de se voir, il répondait sur Facebook : "Quand je rentre d'Algérie, après le 1er octobre, si je rentre"…

Lundi soir, en voyant débarquer les caméras et les micros, Dina, sa voisine de palier, a d'abord cru qu'on venait interviewer Hervé à propos de ses activités de guide de haute montagne. "Je ne pensais pas que c'était si grave, confie la retraitée. On se fait beaucoup de souci, c'est un homme tellement gentil !" Il y a quelques semaines, il avait invité tous ses voisins à prendre l'apéritif chez lui pour fêter l'arrivée de nouveaux copropriétaires.

Emotion dans sa boutique de sports de montagne

Voisin modèle, Hervé Gourdel avait aussi créé des liens avec les commerçants du quartier. Son garagiste, "stupéfié" par la nouvelle, le décrit comme "quelqu'un de simple, très gentil, souriant et discret". Au coin de la rue, dans sa boutique de photo, Yves n'a découvert l'enlèvement de son client que ce mardi matin : "Je viens de voir ça sur Facebook, je croyais à un ‘fake’ ! Je l'ai vu encore il y a quelques jours, il venait souvent faire tirer ses photos ici."

Passionné de photographie, Hervé Gourdel est surtout un fondu de nature et de grands espaces. Guide de haute montagne, il fréquentait régulièrement le magasin spécialisé du quartier. "C'est quelqu'un de très attachant, souffle, la gorge serrée, un responsable de la boutique. Ce qui importe, c'est la quiétude de son épouse et de sa famille." Fatiguée des sollicitations de la presse et très inquiète, la mère de l'otage, âgée de 82 ans, a simplement déclaré : "C'est une épreuve pour nous." Un sentiment largement partagé dans son quartier.
 


La rédaction de TF1info

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