Parkinson : on a (enfin) découvert l'origine de la maladie !

Publié le 11 juin 2015 à 12h18
Parkinson : on a (enfin) découvert l'origine de la maladie !

PARKINSON - L'anomalie à l'origine de la maladie de Parkinson vient d'être découverte par une équipe de chercheurs franco-belge. Un diagnostic précoce de cette affection incurable serait possible d'ici 5 à 10 ans.

C'est une découverte qui pourrait tout changer. A commencer par le futur des malades. En France, la maladie de Parkinson touche environ 140.000 personnes. En majorité les plus de 65 ans, mais pas uniquement. Cette maladie neurodégénérative incurable, qui se manifeste par des tremblements, restait un mystère il y a encore peu.

Une équipe de chercheurs franco-belge vient de publier les résultats prometteurs de quinze années de recherches dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Ils y expliquent notamment que la maladie serait en fait liée à la propagation dans le cerveau de fibres en formes de rubans, comparables à "des pâtes larges, comme des linguines".

Pour appuyer leur théorie, les chercheurs ont constaté chez des souris de laboratoire auxquelles ils avaient inoculé ce type de fibres que les cobayes développaient la maladie de Parkinson.

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En 2003, une équipe de scientifiques allemands menée par l'anatomiste Heiko Braak avait démontré que la maladie de Parkinson est due à la propagation dans le cerveau d'amas d'une protéine présente dans notre organisme : l' alpha-synucléine qui, en s'agglomérant, devient alors toxique.

Quinze années de recherches

Des chercheurs suédois ont observé par la suite que des tissus sains implantés chez des malades avaient fini, au bout de quatorze ans, par être envahi par les agrégats de cette protéine (aussi appelés "corps de Lewy").

C'est à partir des conclusions de ces travaux que l'équipe de scientifiques s'est lancée il y a un quinze ans en quête de réponses pour expliquer l'apparition de la maladie. Les chercheurs sont parvenus à isoler cinq types de structures différentes, plus ou moins dévastatrices pour le cerveau.

Des fibres en forme de linguine et de spaghetti

"Nous avons formulé l'hypothèse que deux des formes correspondaient à deux maladies différentes", détaille sur LeParisien.fr Ronald Melki, directeur de recherche à l'Institut des neurosciences Paris-Saclay.

Une hypothèse qui sera confirmée deux ans plus tard. D'après leurs conclusions, les fibres en forme de linguine provoquent la maladie de Parkinson, tandis que celles en forme de spaghetti entraîne une pathologie plus rare, appelée " atrophie multisystématisée " (AMS).

Un diagnostic précoce d'ici 5 à 10 ans

Dans le laboratoire d'une équipe de chercheurs de Louvain (Belgique), des tests ont été menés sur des rongeurs pour confirmer leur hypothèse. "Il faudrait maintenant voir si les agrégats présents chez les personnes malades ont les propriétés que nous avons décrites", précise Ronald Melki.

Cette découverte laisse déjà entrevoir un nouvel espoir dans la lutte contre cette maladie, à la fois pour le dépistage et le développement de nouveaux traitements médicaux, affirme le chercheur interrogé sur LeParisien.fr. "On peut envisager de pouvoir diagnostiquer, d'ici cinq ou dix ans, la maladie de Parkinson chez des individus de 40 ou 45 ans". Dans la plupart des cas, le diagnostic de cette maladie est posé après la mort du patient.

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Matthieu DELACHARLERY

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