Quand la mer grignote le littoral de Marseille

Publié le 2 octobre 2014 à 15h30
Quand la mer grignote le littoral de Marseille

ENVIRONNEMENT – Faute de protection suffisante contre la houle, les plages de Marseille perdent du sable. Conséquence : certains commerçants et restaurateurs du littoral sont bientôt les pieds dans l’eau.

Le contraste est saisissant. "Avant il y avait du sable. Maintenant la mer a tout recouvert", explique Lamine, gérant d’un petit club de kayak dans le quartier de la Pointe-Rouge. De la porte de son cabanon avec vue sur l’anse de la Vieille-Chapelle, l’eau n’est plus qu’à un mètre. "Mais quand il y a de la houle, c’est inondé".

Quelques mètres plus loin, la situation du restaurant O’Pédalo est encore plus préoccupante : la mer monte jusqu’aux renforts de béton de la terrasse. "Dans trois ans tout sera détruit et on devra partir", déplore Gérard, le propriétaire. De recours en réunions de travail, rien n’y fait, l’Etat, gérant de la concession de la plage, ne lui laisse pas le choix. "Si j’avais su, je n’aurai pas acheté il y a vingt ans. Surtout que personne n’avait prévu cette érosion de la plage", souligne-t-il.

Des travaux de protection inefficaces

Comme à la Pointe-Rouge, toutes les plages de la cité phocéenne subissent le même sort. Poussé par une houle de plus en plus forte durant l’hiver, le sable est comme balayé par les courants, laissant la mer s’engouffrer. Seule solution pour y remédier : renforcer les digues de rochers, elles-mêmes touchées par l’érosion, au large des plages. C’est le cas cette semaine sur celle du Prophète , où 500 tonnes de cailloux sont déposées par une barge.

Des aménagements coûteux (150 000 euros) qui ne semblent pas ravir l’adjoint délégué à la mer, Didier Réault. "On fait la même opération tous les deux ans, car les rochers se déchaussent. C’est toujours pareil, s’agace-t-il. En principe, c’est à l’Etat de prendre en charge ces travaux". Faute de concession laissée à la Ville, cette dernière a l’impression de faire du bricolage pour protéger les plages. "Si on l’obtient, on assurera la pérennité des sites en danger", assure pourtant Didier Réault.


La rédaction de TF1info

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