Quand le football aide des femmes à sortir de la rue

Publié le 14 juin 2015 à 13h37
Quand le football aide des femmes à sortir de la rue

SOCIAL – L'équipe de France féminine des sans-abris vient de terminer un entraînement de plusieurs jours à Toulouse. Constituée de six jeunes femmes en situation de précarité dont trois toulousaines, ces footballeuses participeront à la Coupe du monde des sans-abri qui se déroulera aux Pays-Bas en septembre prochain.

Certaines d'entre elles n'avaient jamais chaussé de crampons. Et pourtant, elles taclent, enchaînent les passes, contre-attaquent et marquent des buts. Tarene, Aurore, Gwen, Delphine, Pauline et Melissa font partie depuis quelques jours de l’équipe de France de football des sans-abri. Une équipe constituée exclusivement de  personnes en proie à des difficultés de logement , le plus souvent en rupture familiale, bourlinguant entre la rue et des foyers.

Ces jeunes femmes âgées de 18 à 28 ans viennent de clôturer un entraînement intensif de quatre jours suivi d’un tournoi amical de football à Toulouse. Et se préparent activement à porter les couleurs de la France pour la treizième édition de la coupe du monde des sans-abri  qui se déroulera en septembre prochain à Amsterdam. Elles disputeront alors des matches de street-soccer à 4 contre 4 contre des équipes venues du monde entier.

Réapprendre une hygiène de vie

Au-delà de l’aspect sportif, le but est de leur donner des clés pour sortir de la précarité. "Elles réapprennent une hygiène de vie, à vivre dans un groupe, ce qui peut créer pas mal d'étincelles ! glisse Eléonore Angles, éducatrice spécialisée auprès du collectif montpelliérain La Boussole, la structure référente chargée de constituer l’équipe de France. Nous leur interdisons de fumer au bord du terrain, de consommer de l'alcool les jours de match sans être non plus trop stricts: le but n’est pas de les braquer."

Des règles qui ne semblent pas effrayer les joueuses. "J’avais besoin de dépenser mon énergie alors plutôt que de traîner avec mes potes, je viens jouer au foot", lance Gwen, 27 ans. "Cela me permet de reprendre le sport. Et surtout, j’oublie mes soucis car je me focalise à fond sur cet objectif", ajoute Delphine, 28 ans. Ces deux joueuses toulousaines ont été aiguillées par la boutique Solidarité, une structure d’accueil de jour qui accueille une centaine de personnes quotidiennement dans le quartier Bonnefoy.

Donner une seconde chance

Car l'expérience peut s'avérer être un vrai tremplin. Grâce à sa participation à la Homeless worldcup de 2013, Djahida Taleb a obtenu un brevet d'Etat d'entraîneur de football. Désormais, c'est elle qui coache les joueuses de cette équipe atypique.

"C'est un moteur pour reprendre des recherches d’emploi, regagner confiance en soi, s'accepter physiquement, souligne Eléonore Angles. Nous leur donnons une seconde chance en étant accompagnées par des travailleurs sociaux qui les aiguillent vers un projet d'insertion. Parmi les joueuses de la dernière équipe de France, toutes ont retrouvé un logement à l'issue de leur participation".


La rédaction de TF1info

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