Pourquoi Emmanuel Macron devient-il chanoine d'honneur de la basilique Saint-Jean de Latran ?

VATICAN - Emmanuel Macron, chef d'un Etat laïc, a été accueilli ce mardi comme chanoine d'honneur de la basilique de Saint-Jean de Latran à l'occasion de sa visite au Vatican. Un paradoxe pour un président de la République, qui trouve son explication... dans les guerres de religion, au début du XVIIe siècle.
Ce mardi, c'est en tant que président d'une république laïque qu'Emmanuel Macron a rendu visite au pape. Mais il honore aussi un statut moins connu du grand public : il est chanoine d'honneur de Saint-Jean de Latran. La basilique du pape à Rome.
La tradition remonte à Henri IV (1553-1610). En 1604, le roi de France, qui avait renoncé à sa foi de naissance, le protestantisme, pour apaiser la France, en pleine guerre civile entre protestants et catholiques, avait offert au Saint-Siège l'abbaye de Clairac (Lot-et-Garonne). En échange, le monarque s'était vu attribuer ce titre honorifique. L'usage a depuis perduré avec les chefs d'Etat français.
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Un voyage pas toujours bien perçu
Comme tous ses prédécesseurs de la Ve République, Emmanuel Macron a accepté le titre, lettre au Vatican à l'appui, juste après son élection. Et, à la différence de François Hollande, qui avait, comme Georges Pompidou et François Mitterrand avant lui, refusé de se rendre à la basilique avaient fait de même, Emmanuel Macron se rendra bien à la basilique
Le président marcheur s'ajoutera ainsi à une liste comportant le général de Gaulle, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et, plus récemment, Nicolas Sarkozy, qui s'étaient tous rendus à Rome pour recevoir leur titre et prendre possession de leur stalle (siège symboliquement attribué dans la basilique).
D'habitude, ce déplacement est discret. Mais en 2007, le voyage de Nicolas Sarkozy au Saint-Siège avait créé la polémique. Il en avait en effet profité pour tenir un discours aux accents très peu laïcs : ''Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur''.
Dans son discours au collège des Bernardins, début avril 2018, Emmanuel Macron avait souligné sa volonté de "réparer le lien entre l'Eglise et l'Etat". Une entorse à la loi de 1905 introduisant la séparation entre l'Eglise et l'Etat, qui instituait l'idée que l'Etat ne "reconnait ni ne subventionne aucun culte".
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