Stade Mauroy : un rapport de police évoque la possible convocation de Martine Aubry

Publié le 13 juin 2014 à 15h34
Stade Mauroy : un rapport de police évoque la possible convocation de Martine Aubry

JUSTICE – Selon le site Atlantico, Martine Aubry, maire (PS) de Lille et ex-présidente de la communauté urbaine et Michelle Demessine, sénatrice (PC) du Nord et ancienne présidente de la commission Grand Stade, sont nommément citées dans un rapport de police. Elles pourraient se voir reprocher des faits présumés d’usage de faux, dans l'instruction menée sur les conditions d'attribution du stade Mauroy à Eiffage, alors que le projet de Norpac était jugé meilleur et beaucoup moins cher.

Une affaire qui pourrait prendre une tournure politique. Selon le site Atlantico , un rapport de la Direction interrégionale de la police judiciaire, daté du 10 décembre 2013, évoque le fait que Martine Aubry, maire (PS) de Lille et ex-présidente de la communauté urbaine et Michelle Demessine, sénatrice (PC) du Nord et ancienne présidente de la commission Grand Stade, pourraient éventuellement "se voir reprocher des faits d’usage de faux".

La justice cherche en effet à comprendre pourquoi le chantier a été attribué au dernier moment à Eiffage, alors que celui-ci présentait un surcoût de 108,5 millions d'euros par rapport à celui de Norpac-Bouygues. Un premier rapport adressé aux élus pour alimenter leur réflexion, daté du 23 janvier 2008, donnait pourtant la meilleure note à Norpac-Bouygues. Or, un second rapport, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais rédigé postérieurement, notait plus favorablement le groupe Eiffage.

Une information judiciaire pour favoritisme 

Deux fonctionnaires de Lille Métropole (l'ex-chef du projet du Grand Stade et l'ancien directeur du projet) ont déjà été mis en examen, le 3 juin dernier, pour réalisation de "faux". Ce fameux rapport de la PJ évoque l'utilité d'entendre des responsables politiques, afin de fournir des explications à la doyenne des juges du Tribunal de Lille, Fabienne Atzori, qui instruit cette affaire depuis le 1er octobre 2012.

Joint par metronews, le cabinet de Martine Aubry rappelle laconiquement "qu'une procédure judiciaire est en cours" et donc, par conséquence, que la maire de Lille n'a aucune déclaration à faire. Par ailleurs, selon Atlantico, une "information judiciaire pour favoritisme" pourrait être ouverte. Une "intense campagne de lobbying en faveur d’Eiffage" aurait aussi été réalisée en particulier "par un ou deux élus importants".

Dans un entretien accordé à metronews , Eric Darcques, ancien élu de droite à Lambersart et responsable de l'association Anticor (qui lutte contre la corruption politique), affirmait avoir "la preuve que Martine Aubry a envoyé, le 22 juillet 2008, à un élu le second rapport de préconisation falsifiée, sur lequel la note de Norpac a été abaissée au profit d'Eiffage". Et d'ajouter avoir en sa possession un "procès-verbal, daté du 1er février 2008, dans lequel un haut fonctionnaire dit clairement : il va falloir transformer le rapport pour le faire correspondre au vote".


La rédaction de TF1info

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