Températures étonnamment douces : mais où est passé le froid ?

par Sibylle LAURENT
Publié le 1 décembre 2014 à 14h28
Températures étonnamment douces : mais où est passé le froid ?

METEO – Après un printemps doux, un mois d’août très pluvieux, l’automne atteint des records en matière de températures élevées. Quelles en sont les causes ? Et avec quelles conséquences ? Metronews fait le point.

Aller au marché de Noël en pull ou bras nus… Une situation quasiment inédite, que les Nantais peuvent expérimenter. Nul besoin de sortir écharpes ou gants, la météo est douce. Trop douce ?

Les relevés en tout cas le prouvent : après une pluviométrie "exceptionnelle" en août, avec des précipitations allant parfois jusqu’au triple des moyennes, comme à La Roche-sur-Yon, l’automne est particulièrement chaud, sec et ensoleillé. Pour évoquer la situation, les professionnels enchaînent les superlatifs : "exceptionnelle", "une ampleur encore jamais enregistrée", "des niveaux rarement atteints".

Recrudescence des vagues de chaleur depuis 15 ans

Le mois de septembre a en effet battu tous les records, avec une moyenne de températures de 19,2°C, contre 17°C habituellement. "C’est l’un des plus chauds depuis 1945, avec les années 1949 et 1961", indique ainsi Yves Le Lan de Météo France. Octobre et novembre ont suivi sur la même lancée, affichant un baromètre constamment deux degrés au-dessus des normales. Des résultats qui font de cet automne "le plus chaud depuis la création de l'antenne", en 1945, avec une moyenne globale de 15,4°C. Le dernier record avait été enregistré en 2006.

La cause de ces températures élevées ? La persistance particulièrement longue de vents de secteur sud. "D’habitude, nos régions tempérées voient alterner courant de sud, du nord ou de l’ouest, qui mêlent chaud et froid et composent un climat équilibré", précise Yves Le Lan. Une année chaude n’a en soit rien d’inquiétant. Mais la situation devient "remarquable", au regard de la dernière décennie : "Il y a 50 ans, les années chaudes et froides se succédaient et se compensaient. Depuis 15 ans, il y a une très forte recrudescence des vagues de chaleurs", note Yves Le Lan. Une traduction directe et bien réelle du réchauffement climatique.

Car si la douceur a ses avantages – permettre aux vignerons nantais une belle récolte ou profiter d’un bain de mer un 25 octobre –, les répercussions sont aussi dérangeantes : la Direction régionale de l’environnement (Dreal) note ainsi une raréfaction des ressources en eau en cette fin de trimestre. D’autres conséquences sont plus insidieuses, moins voyantes que les épisodes de pluies incessants que subissent les régions méditerranéennes : "Ce n’est pas bon signe quand le climat change trop vite, note Yves Le Lan. Il faut qu’il y ait des vagues de froid et de gel, pour assainir la végétation, tuer les bestioles parfois nuisibles, permettre aux arbres fruitiers de fleur en même temps que les insectes… "


Sibylle LAURENT

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