Un couple appelle son enfant "Jihad", la justice doit trancher

POLÉMIQUE - Un couple de Haute-Garonne, heureux parents depuis début août, a choisi de nommer son fils "Jihad". Un choix contesté, signalé au procureur de la République. Contrairement à une idée reçue, le terme ne signifie par "Guerre sainte".
A-t-on le droit d'appeler son enfant "Jihad" dans le contexte actuel d’attaques terroristes menées par des groupes "djihadistes" ? C'est la question que pose le choix d'un couple de jeunes parents vivant à Léguevin (Haute-Garonne) ayant baptisé leur petit garçon né le 2 août dernier à Toulouse, "Jihad".
Selon le site actutoulouse.fr., si le prénom de l'enfant a été enregistré, l’officier d’état civil a transmis un signalement au procureur de la République. Celui-ci peut ensuite saisir le juge aux affaires familiales qui peut demander la suppression du prénom sur les registres de l'état civil et c'est ainsi à la justice de définir si ce prénom est autorisé.
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Le prénom doit être choisi dans "l'intérêt de l'enfant"
En matière de prénoms, l'article 57 du Code civil – modifié par la loi du 8 janvier 1993 – consacre le principe de liberté de choix pour les parents. "Les parents choisissent librement le ou les prénoms de l'enfant", rappelle ainsi le site Servicepublic.fr, qui précise aussi qu'"il n'existe pas de liste de prénoms autorisés". Mais l'article 57 du Code civil limite cette liberté de choix à deux conditions : "l'intérêt de l'enfant" et "le droit des tiers à voir protéger leur nom de famille".
Or, si le terme "jihad" (ou djihad) évoque aujourd’hui la "guerre sainte" des groupes islamistes radicaux, son étymologie en fait un synonyme de "lutte", "dans le sens de l’effort et de l’abnégation".
Si le prénom est relativement rare, le cas de "Jihad" s’est déjà présenté en 2009 et la justice n’avait pas obligé les parents à changer le prénom. Contrairement à ce qui s'était produit par le passé avec "Titeuf", "Fraise" ou les jumeaux "Joyeux" et "Patriste" qui avaient été refusés.
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