Les Sims 4, un phénomène de société en quête de nouveaux joueurs

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 25 août 2017 à 18h40, mis à jour le 25 août 2017 à 20h14
Les Sims 4, un phénomène de société en quête de nouveaux joueurs

JEUX VIDÉO – Véritable phénomène de société depuis plus de 17 ans, "les Sims", simulation de vie sur PC aux millions d'aficionados, fait partie de la culture populaire et de l'adolescence vidéoludique de beaucoup. Après avoir annoncé son arrivée sur mobile, le jeu "Les Sims 4" veut étendre son empire aux PS4 et Xbox One. Lors de la Gamescom, LCI a pu s'essayer à cette nouvelle déclinaison.

Il y aurait bien de quoi surpeupler toutes les planètes du système solaire. Depuis sa création en 2000 par le studio Maxis, Les Sims a donné naissance à des milliards et des milliards de petits êtres virtuels. Touchant des joueurs de tous âges, de toutes catégories sociales et de tous profils,  le jeu de simulation de vie  est devenu un véritable phénomène de société et l'un des jeux les plus connus, même par les non-gamers. Quatre évolutions, des dizaines et des dizaines d'extension plus tard, Les Sims est la franchise la plus vendue au monde avec plus de 120 millions d'unités vendues en plus de 17 ans.

Les raisons de son succès ? "C'est facile de rentrer dans le jeu, ça simule la vie", nous expliquait la sociologue Pascaline Lorentz au moment de la sortie des Sims 4 en 2014. "Quand vous commencez un jeu de tir, il faut savoir viser, bien régler les boutons, etc. Avec les Sims, vous n'avez qu'à créer un personnage, créer une histoire et c'est parti très rapidement." Une simplicité de prise en main, mais aussi une projection de soi.

"Un journal intime en jeu vidéo"

Créer son être virtuel, lui donner une vie –souvent celle dont on rêve-, le laisser interagir, évoluer ou au contraire lui faire connaître les pires choses : Les Sims est un laboratoire et une session d'expérimentation pour beaucoup. "Chacun joue en fonction de sa personnalité, ce qui n'est pas le cas avec des jeux de stratégie où se sont plus l'habileté et les capacités qui comptent", souligne le psychologue Serge Tisseron. Et Pascaline Lorentz d'ajouter : "C'est un rapport à soi, une forme de journal intime en jeu vidéo. C'est un effet miroir. Tout le monde a envie de rêver."

Derrière la vie bien lisse proposée en apparence par le jeu (une jolie maison, une belle famille, de l'argent, des voitures, un super travail, etc.), on peut aussi y faire les pires choses. "Ça sert aux adolescents à découvrir et tester ce qu'on peut faire ou non dans la vie, les réactions possibles. C'est un effet d'expérimentation, ce que j'appelle 'l'effet laborantin'", souligne la sociologue. "Les ados expérimentent, torturent – autant les filles que les garçons-, empêchent leurs personnages d'aller aux toilettes, etc. pour voir ce que ça fait. Ils essayent de contourner les règles, utilisent des codes triche. Mais ils apprennent aussi la tolérance car tous les Sims sont pareils pour eux, qu'ils soient noirs, blancs ou extraterrestres".

EA

 Les Sims seraient-ils une forme d'apprentissage de la vie loin des parents ? "Grâce au jeu, ils finissent par se rendre compte des contraintes comme payer des factures. Ils découvrent aussi la vie familiale d'adulte. Leur drame, c'est de gérer les bébés. Et la mort qui vient prendre leur personnage. Ils vivent avant tout ça comme un échec car c'est la fin de l'investissement qu'ils ont eu dans leur Sim", s'amuse Pascaline Lorentz. Le succès du jeu tient aussi de sa capacité à suivre les évolutions de la société. Il est possible de jouer avec des couples du même sexe et d'adopter des enfants.

Les Sims 4 s'attaquent aux consoles et aux smartphones

Après avoir déployé Les Sims 4 sur Mac,  et avant d'investir smartphones et tablettes avec une version très proche (un jeu gratuit de construction est déjà disponible), le géant américain s'attaque aux PlayStation 4 et Xbox One avec, cette fois, le même jeu, quand il avait par le passé connu quelques échecs avec des déclinaisons "adaptées". "On ne voulait pas faire un jeu de moindre qualité sur consoles. On voulait vraiment que ce soit le même jeu. Aujourd'hui, cette génération de consoles a suffisamment de puissance pour supporter Les Sims 4 qui est très gourmand en ressources graphiques", nous confie Mike Duke, producteur senior du jeu. "C'est la première fois que l'expérience sera la même sur console et sur PC. Nous avons constaté que les nouveaux joueurs achetaient de moins en moins de PC gaming et se consacraient essentiellement à leurs consoles. Nous allons donc chercher de nouveaux joueurs potentiels là où ils sont."

A vous donc la création de personnages et de maisons, les relations calamiteuses avec vos voisins, les soirées piscine ou pétage de plomb au travail. Les Sims 4 sur consoles reprend tout le contenu initial et les mises à jour gratuites déployées depuis 2014 sur le jeu. Mais en revanche, aucune des extensions (travail, voyage, soirée, vie citadine, etc.) n'est incluse ni même la prochaine Chiens et Chats (sortie le 10 novembre).

> Lors de la Gamescom 2017 qui se tenait cette semaine à Cologne, nous avons pu avoir un premier aperçu de la nouvelle version pour consoles

Même si personne ne veut en parler du côté de EA, une passerelle entre le PC et la console avec un jeu identique sera peut-être possible à terme, offrant ainsi de nouveaux horizons à l'éditeur : des extensions identiques à télécharger et peut-être –soyons fous- la possibilité de jouer une même partie sur PC comme sur console grâce notamment à la fonction continuum de Windows 10. Pour le moment, le système et le store sont annoncés comme différents, et donc de fait, incompatibles avec des possibilités crossplateform.

LES SIMS 4 – Disponible sur PS4 et Xbox One le 17 novembre – PEGI 12


Mélinda DAVAN-SOULAS

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