#JournéeduHashtag : il y a 12 ans, le hashtag devenait un signe de ralliement sur Twitter

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 23 août 2019 à 13h27

Source : Sujet TF1 Info

ANNIVERSAIRE – Ce 23 août sur Twitter, c’est la Journée du Hashtag. Il y a 12 ans, un simple utilisateur eut l’idée du # (dites "hashtag" ou "mot-dièse" !) qui changera la face des réseaux sociaux et en bouleversera nos usages. Pour le meilleur comme pour le rire parfois. Et pourtant, cela faillit ne jamais voir le jour…

"Ça vous dirait d’utiliser # (croisillon) pour des groupes. Comme dans #barcamp [message] ?" Et ainsi commença la longue et animée vie du hashtag, ou mot-dièse en français, qui fête ce 23 août ses 12 ans d’existence. S’il a pris sa pleine mesure sur Twitter afin de rassembler les sujets sous une même bannière, le réseau social au petit oiseau n’y est strictement pour rien. Il fut même longtemps réticent à l’idée.

On doit son invention et sa propagation à Chris Messina, un spécialiste du marketing web et utilisateur du réseau, qui trouvait Twitter un peu trop fouillis. A l’été 2007, il eut donc l’idée de proposer un signe de ralliement à l’attention des personnes qui se rendaient à un même événement afin de pouvoir suivre les conversations au milieu des autres messages. Avant l’avènement de l’iPhone et des smartphones, la touche # des claviers téléphoniques pouvait s’avérer pratique et n’était pas utilisée dans les technologies naissantes. Une idée inspirée par le service de chat populaire à la fin des années 1990, IRC, qui l’utilisait pour créer et classer des groupes de discussion. 

“C‘était le truc le plus simple, le plus stupide, qui puisse fonctionner“, confiait l’inventeur à Euronews il y a quelques années. Selon lui, cela pouvait aussi expliquer que Twitter ait mis quatre ans avant d’intégrer l’idée à sa plateforme. Même Biz Stone, l’un des cofondateurs, a reconnu avoir abrégé la conversation avec Chris Messina de manière peu élégante alors que celui-ci était venu soumettre son invention.

Et pourtant, Biz Stone a, lui-même, reconnu que le hashtag était devenu "l’un des symboles les plus reconnaissables et les plus largement utilisés de notre époque". Mais c’est la communauté d’utilisateurs qui l’a généralisé et institué avant que Twitter ne l’intègre officiellement. Les autres plateformes sociales ont ensuite progressivement intégré le # à leurs fils, preuve s’il en était de l’ampleur qu’avait pris une simple idée pour mieux communiquer.

Il aura fallu des mouvements comme #BlackLivesMatter pour généraliser son usage. Sous cette "bannière", les réactions ont alors afflué dans les posts comme un symbole.

Aujourd’hui, le hashtag est devenu un signe de ralliement, un moyen de suivre un sujet, mais aussi ouvert à tous les délires individuels (tant que les caractères sont acceptés pour le former). Ils ont également fait le bonheur des marques comme renfort marketing mais aussi permis de se rallier derrière des événements (Coupe du monde de football, concerts, Challenge…), des actualités, des coups de gueule (#SaveTheOA en référence à la série de Netflix bientôt arrêtée), des mouvements portant des messages contre le handicap (#MonPrivilègeHandiPréféré) ou pour dénoncer le malaise du personnel hospitalier (#Balancetonhosto).

Les derniers mois ont ainsi vu les #MeToo et autres #BalanceTonPorc être portés depuis les réseaux sociaux pour lutter contre les violences transformant des révélations isolées en véritable phénomène de société.

Si le terme "hashtag" est entré dans les mœurs, et même utilisé oralement, il vaut mieux pour Twitter, ses utilisateurs et les autres réseaux sociaux que le nom original du signe n’ait jamais été appliqué. Sinon, nous parlerions d’"Octothorpe"…


Mélinda DAVAN-SOULAS

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