Les Français et la technologie, "Je t'aime, moi non plus"

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 24 octobre 2016 à 19h39
Les Français et la technologie, "Je t'aime, moi non plus"
Source : Thinkstock

SCHIZOPHRENIQUE - Selon un Sondage OpinionWay pour Zengularity, les Français ont un rapport extrêmement ambigu vis-à-vis des nouvelles technologies. S'ils ne supportent pas d'être déconnectés, ils rêvent pourtant de mettre en veilleuse leurs smartphones et ordinateurs de temps en temps.

"Connecting people". Ce slogan de Nokia – que l'on peut traduire par "connecter le monde"- semble plus que jamais d'actualité, bien qu'apparu dans les années 1990, à l'heure où internet est partout et de tous les instants. Depuis 25 ans, les progrès technologiques ont certes facilité le quotidien, mais ils en sont devenus des acteurs omniprésents, indispensables, mais parfois aussi un peu trop envahissants. Alors, il faut trouver un équilibre entre "le bien et le mal" du progrès.

C'est en tout cas la conclusion à laquelle aboutit un Sondage OpinionWay pour Zengularity *, créateur d'applications digitales et de plateformes big data. Car les Français ont un rapport extrêmement particulier avec les technologies. S'ils s'avèrent ravis d'en profiter, ils en font aussi parfois des cauchemars. Ils sont ainsi 85% à trouver que les technologies rendent trop dépendants, mais 90% des sondés ne supportent plus de ne plus avoir de réseau Wifi ou 4G.

57% n'arrivent pas à couper la connexion avec le travail

Les modes de consommation de l'informatique ont connu un changement radical ces dernières années. D'un simple ordinateur de bureau qui trônait dans certains appartements dans les années 1990, les foyers actuels comptent aujourd'hui parfois jusqu'à plus de 20 appareils connectés (smartphone, tablette, télévision, ordinateur, PC, objets…). De quoi donner le tournis ! C'est le cas pour 84% des Français qui trouvent que les technologies évoluent trop rapidement et sont souvent difficiles à suivre.

Des technologies omniprésentes dans tous les secteurs du quotidien qui font autant peur qu'elles semblent incontournables et qu'il paraît impensable de s'en passer. Mais c'est surtout dans le domaine professionnel que les Français apparaissent les plus inquiets. Et c'est la difficulté de se déconnecter qui tient le haut du pavé : 57% n'arrivent pas à couper la connexion avec le bureau même en dehors de leurs heures de travail. Ils estiment même que les appareils numériques contribuent à créer un stress supplémentaire : car ils peuvent faire perdre du temps plus qu'en gagner (84%), sont source d'angoisse en raison des sollicitations permanentes par mail ou par notification (74%).

Le droit à la déconnexion encadre la charge de travail pour les salariésSource : Sujet JT LCI
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La "Digital Detox", la solution ultime ?

Par ailleurs, les Français sont très critiques face aux technologies et rêvent d'un fonctionnement ultra fluide et simplifié. Pour 88% d'entre eux, un site web inadapté ou peu ergonomique est insupportable. Les applis qui veulent en savoir toujours plus sur vous exaspèrent 84% des sondés quand 81% deviennent fous par la perte de donnés professionnelles ou documents personnels. Et pour plus de quatre Français sur cinq, les dysfonctionnements d'appareils tactiles, d'équipements informatiques ou de logiciels déstabilisent. Ils sont plus de 77% à avoir déjà connu des problèmes pour installer leur matériel ou pour effectuer des démarches administratives en ligne.

58% des Français déclarent que les nouvelles technologies ne contribuent pas au bonheur, mais a au contraire rendu certaines tâches plus stressantes. La solution réside-t-elle dans la "digital detox", un terme très en vogue pour décrire le besoin de laisser son smartphone éteint et de s'éloigner de toute connexion : 68% veulent y croire et la tenter. Mais ils sont pourtant incapables de rester trop longtemps sans internet. Sans plus de précisions. 

Cependant, si les Français ont un rapport très dual avec les technologies, parfois au bord de la crise de nerf, ils ne sont que 2% à admettre avoir déjà eu des réactions épidermiques face aux difficultés rencontrées (énervement, violence, panique). Car, globalement, 62% jugent que l'apport des nouvelles technologies est finalement positif à la vie quotidienne.

*Etude réalisée les 21 et 22 septembre 2016 auprès d'un échantillon de 1040 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.


Mélinda DAVAN-SOULAS

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