Mission sans retour vers Mars : "Le défi principal est psychologique"

Publié le 18 février 2015 à 10h40
Mission sans retour vers Mars : "Le défi principal est psychologique"

ESPACE – Le programme de sélection de Mars One, le voyage sans retour vers la planète Mars, continue. Il n'y a qu'un seul candidat Français retenu, Jeremy Saget. Il répond aux questions de Metronews.

Vous êtes le seul Français sélectionné pour la mission Mars One parmi les  100 candidats encore en lice sur les 200 000 participants initiaux . Qu'est ce qui a fait la différence selon vous ?
Je pense qu’être médecin aérospatial, en ce qui me concerne, a joué largement en ma faveur, mais ce n’est pas le bagage qui prévaut. S’attendre à l’inattendu, rester soi-même, se connaître et vibrer d’une passion sincère est ce qui compte à mon avis. Je suis resté surtout loyal à ce que je sais de moi. Il faut penser qu’on peut changer le monde, un peu, sans naïveté, avoir confiance, vouloir se dépasser, avoir le goût des défis, le sens de l’engagement.

Quelle est la suite du programme ?
Le défi principal est d’ordre psychologique. Le Dr Kraft, qui a une grande expérience en matière de missions en conditions extrêmes d’isolement, a donc listé un certain nombre de critères psychologiques importants sur le plan individuel. Mais il s’agit de sélectionner les bons groupes, avec les bonnes dynamiques interindividuelles. Ce sont les défis des prochains rounds.

A moyen terme, ils vont dresser nos profils psychologiques poussés, créer des challenges en groupe, puis faire des simulations avec déclinaisons de bases martiennes. Depuis la version peu contraignante pour l’entraînement précoce jusqu’aux simulations reproduisant au mieux sur Terre les conditions martiennes. Tout cela aura lieu dans les années à venir mais nous n'avons pas de précision sur les dates et les lieux pour l’instant.

Quelles sont vos motivations ?
Sans doute un grand-père pilote de chasse, formé aux États-Unis et lui-même candidat astronaute à la fin des années soixante a eu une petite influence… A 20 ans, à l’occasion de la mission Mars Pathfinder, je suis tombé sur un article évoquant la future mission habitée vers Mars, projetée à cette époque à 2020 (depuis, on prévoit une mission habitée "dans 30 ans") et j’ai alors compris que notre génération, pour la première fois de l’humanité, verra l’Homme sur Mars, le spatiopithèque, le début de l’homme universel, une espèce multi-planétaire.

J’ai promis de m’y consacrer d’une manière ou d’une autre, de vivre cela de près ! Il s’agit quand même de passer d’un monde fermé, fini en apparence, à un monde ouvert, infini. Sortir du berceau. C’est la nature de l’homme d’explorer, se dépasser, s’aventurer. C’est un destin collectif et je pense qu’il faut inspirer les nouvelles générations, réenchanter le monde. J’ai développé une foi dans ce projet, parce que c’est cohérent avec ma vision, une convergence de mes passions pour la science, la technologie, l’humanité. Et j’en accepte tous les paradoxes.

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La rédaction de TF1info

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