Sylvain Kalache, le "frenchy" qui apprend aux Américains à coder

Publié le 3 avril 2018 à 9h00, mis à jour le 3 avril 2018 à 9h43
Sylvain Kalache, le "frenchy" qui apprend aux Américains à coder
Source : SYLVAIN KALACHE

RÉUSSITE - Après cinq ans chez le géant du numérique LinkedIn, Sylvain Kalache a confondé, en 2015, la Holberton School. Cette école d'informatique, basée à San Francisco, propose une méthode d'enseignement innovante et permet de faire suivre des études à des élèves qui n'ont pas de moyens financiers.

Ils sont arrivés en Californie avec l'espoir de décrocher une nouvelle vie, de changer le monde. Aujourd'hui, ils occupent des postes de prestige chez les géants de la Tech, sont reconnus pour leur talent et leur créativité, ont mis sur pied des start-up révolutionnaires. Gros plan sur ces Français qui réussissent dans la Silicon Valley. Cette semaine : Sylvain Kalache.

Installé à San Francisco depuis 2009, ce Français a d'abord travaillé comme ingénieur chez LinkedIn avant de cofonder, en 2015, la Holberton School. Cette école gratuite importe aux États-Unis les méthodes éducatives qui ont déjà fait le succès, en France, d’écoles comme 42 ou Epitech. Ici, pas de professeurs mais des "mentors".

Inspiré des méthodes d'éducation progressive, l’apprentissage se déroule à travers la réalisation de projets et les étudiants doivent s’organiser entre eux pour travailler en équipe, en partageant leurs connaissances. Surtout, la Holberton School est gratuite, ce qui est une véritable révolution aux États-Unis où une année d’étude à l’université coûte en moyenne 40.000 dollars (32.500 euros). Enfin presque gratuite... Le cursus dure deux ans, pendant lesquels les étudiants ne paient rien. À la sortie, s'ils sont embauchés et que leurs salaires dépassent les 40.000 dollars, ils doivent en reverser 17 % durant trois ans et demi, afin de rembourser leurs études.

"L’école permet de faire suivre des études à des élèves qui, sans cela, n’en auraient pas eu les moyens financiers, explique Sylvain Kalache. Et elle propose une nouvelle manière d’apprendre qui convient mieux à certains profils moins scolaires et qui n’apprécient pas l’approche théorique de l’université. L'éducation classique dit que si tu aides ton camarade, c'est de la triche. A la Holberton School, c'est justement ce qu'on demande aux élèves, car on part du principe qu'il faut apprendre à collaborer, comme dans une vraie entreprise." Encore mieux : alors qu'en Californie, les profils féminins sont plutôt rares dans les écoles d'informatique (12% en moyenne), la Holberton School compte dans ses rangs 35% de femmes.

La fiche de Sylvain Kalache

Nom : Sylvain Kalache

Poste : cofondateur de la Holberton School

Âge : 29 ans

Ici l’échec n’est pas une fatalité
Sylvain Kalache

Ses principaux atouts ⇒ "Ma bonne humeur et mon rire. Parfois mon accent français, ça dépend de l’interlocuteur..."

Son coup de chance ⇒ "J’ai rencontré ma femme, qui est Russe, en Chine. Classique. Elle m'a toujours boosté dans la vie !"

Son coup de blues ⇒ "Quand j’ai appris que le meilleur restaurant de fondue de San Francisco allait fermer."

Son conseil pour percer aux Etats-Unis ⇒ "Il ne faut pas avoir peur d’essayer, ici l’échec n’est pas une fatalité. Quand on apprend d’un échec, ça devient un atout".

La rencontre qui a changé sa vie ⇒ "Celle de mon ami et désormais cofondateur de Holberton School, Julien Barbier. Nos épouses respectives s'appelaient 'deuxième femme' car on passait plus de temps ensemble qu’avec elles."

Sa devise ⇒ "La seule façon de savoir si ça fonctionne, c’est d’essayer !"

Son rituel anti-stress ⇒ "Le sport (notamment le vélo) et un bon dîner entre amis."

Ses prédictions pour le futur

• D'ici 20 ans, chacun pourra avoir la vie dont il rêve grâce à la réalité virtuelle. Un peu comme Second Life, mais en beaucoup plus réaliste.

• Demain, les intelligences artificielles travailleront à la place des ingénieurs en informatique, qui n'auront qu'à les manager et à leur donner des consignes.

• David Guetta va venir jouer un "dj set" à la Holberton School (d'ailleurs, David, si tu nous lis...).

Ce qui me manque le moins : les grèves dans les transports en commun
Sylvain Kalache

Une anecdote amusante vécue dans la Silicon Valley ⇒ "Un jour, il s'est mis à pleuvoir quelques gouttes, et c'est plutôt rare en Californie, l'électricité a été coupée pendant toute une journée. On aurait dit que c'était la fin du monde".

Ce qui lui manque le plus depuis son départ ⇒ "Mon ami Julien Cyr, mais je l'ai fait venir pour travailler avec nous à la Holberton School. Du coup rien !"

Ce qui lui manque le moins ⇒ "Les grèves dans les transports en commun."


Matthieu DELACHARLERY

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