Télécoms : un an après la fin de l'itinérance en Europe, les Français profitent du smartphone à volonté

par Cédric INGRAND
Publié le 18 juin 2018 à 14h37

Source : JT 20h Semaine

OPEN BAR - L'ARCEP publie une étude chiffrée, un an après la fin des communications surtaxées pour les utilisateurs mobiles qui se déplacent en Europe. Sans surprise, le constat du gendarme des télécoms est sans appel: la gratuité, ça marche !

Fini les SMS à trente centimes, la minute d'appel à un euro au moins, et les méga-octets de données mobiles qui coûtent un rein, ou les deux. Depuis le 15 juin 2017, tous les utilisateurs mobiles en Europe peuvent se déplacer d'un pays à l'autre, sans voir leurs communications surtaxées. Une avancée réclamée pendant plus de dix ans par les associations de consommateurs, qui produit déjà des effets tangibles, massifs parfois, tels qu'en témoignent les chiffres publiés par l'ARCEP, le gendarme Français des télécoms, dans une étude qui fête ce premier anniversaire.

Un trafic de données multiplié par quatre

On savait de manière empirique que les français limitaient l'usage de leur smartphone quand il se déplaçaient à l'étranger. 75% déclaraient restreindre leurs connexions à l'internet mobile et leurs envois de SMS, 28% disaient même préférer couper complètement leur connexion de données mobile. De quoi constater le déclic que les nouvelles règles ont enclenché : dès la seconde moitié de 2017, le nombre de SMS émis de l'étranger par des abonnés français a augmenté d'environ 40%. Côté data, c'est plus évident encore, avec une consommation de données en itinérance multipliée par quatre sur la même période.  Le passage à l'open bar est d'ailleurs le plus sensible chez les français, qui sont parmi les plus gros consommateurs de données de l'union, avec une moyenne de 354Mo de données utilisées en itinérance par mois, contre 242Mo pour la moyenne européenne.

Des limites subsistent

Plus de surtaxe quand on passe les frontières, certes, mais pas une gratuité totale non plus. Pour limiter les effets d'aubaine,  et éviter par exemple que tous les européens ne prennent leur forfait mobile dans un pays moins cher que le leur, il faut bien que vous passiez la majorité de votre temps d'utilisation dans votre pays d'origine. Pour le reste, la fin des surtaxes s'accompagne de quelques bémols, sur le volume de données que vous pourrez échanger sans dépasser votre forfait. 

La règle générale, c'est que vous pouvez consommer partout en Europe la même quantité de données mobiles que si vous restiez en France, à quelques détails près. La plupart des opérateurs affichent clairement la couleur, et vous saurez d'ordinaire à l'avance combien de giga-octets il ne faudra pas dépasser pendant vos voyages, mais à défaut, votre enveloppe de données sera le résultat d'une règle de trois entre le prix de votre abonnement mensuel, et le tarif de gros du giga-octet échangé entre opérateurs européens, aujourd'hui fixé à 3,85€ HT. Divisez le prix hors-taxe de votre abonnement par 3,85 et vous aurez la quantité minimale de données en itinérance qu'offre votre forfait. Bonne nouvelle: ce prix du giga-octet va baisser dans les années à venir, offrant donc plus de données gratuites à l'étranger, même pour les abonnés à de "petits" forfaits.

Surtout, un an seulement après la fin du roaming, les opérateurs jouent le jeu : à ce jour, l'ARCEP relève que le sujet de l'itinérance ne représente que 0,2% des plaintes de consommateurs sur son site.


Cédric INGRAND

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