VIDÉO - Il pourrait être mis en service dès 2025 : le train 100% autonome, futur briseur de grèves ?

par Cédric INGRAND
Publié le 6 décembre 2019 à 9h00, mis à jour le 6 décembre 2019 à 9h05

Source : Sujet TF1 Info

OEIL DE LYNX - Il n'est pas encore lancé, mais déjà sur les rails. À Paris, Thales a montré récemment la maquette d'un train qui se déplacerait sans conducteur, même en ville, comme nos tramways. Des machines qui sauraient anticiper tout obstacle et tout danger. Et rouler les jours de grève ?

À dire vrai, les trains autonomes ne sont pas une nouveauté. Depuis vingt ans déjà, la ligne 14 du métro parisien fonctionne sans conducteur. Un vrai métro automatique, depuis suivi par l'emblématique ligne 1, qui traverse la capitale d'est en ouest. Mais attention, ce qui se profile devant nous n'a rien à voir.

S'il est devenu presque trivial d'automatiser une ligne de métro, c'est parce que son environnement est très contrôlé. Non seulement la rame se déplace sur des rails, mais son chemin, en dehors des aiguillages, ne croise pas celui d'autres véhicules. Ni passage à niveaux, ni animaux imprévus, ni piétons perdus, on évolue en terrain connu.

Détecter, reconnaître, réagir...

Il en va tout autrement pour les tramways par exemple, et plus globalement tous ces engins ferrés qui évoluent dans un environnement ouvert où les dangers potentiels sont bien plus nombreux. C'est pourtant à ces trains-là que s'attaque la nouveauté présentée il y a quelques jours à Paris par Thales, qui a inventé un système complet capable de rendre un train autonome. Premier enjeu : permettre au train de voir ce qu'il se passe sur sa route. Pour ce faire, le système va combiner les capteurs. Premier du lot, un Lidar, ce radar au laser que l'on  voit déjà sur certains prototypes de voitures autonomes. Ici, Thales oblige, c'est une version héritée du monde de la Défense qui est utilisée, un Lidar à longue portée, comme une vigie capable de détecter des objets jusqu'à 1.500 mètres. De quoi assurer au train lancé à pleine vitesse d'anticiper un danger potentiel. 

Une fois l'anomalie détectée, des caméras prennent le relais pour alimenter un moteur de reconnaissance d'image chargé d'identifier l'intrus. Est-ce une voiture, un vélo, un piéton, un arbre tombé sur la voie, un animal ou un groupe d'animaux ? L'ordinateur de bord va le déterminer afin de prendre en quelques centièmes de seconde la bonne décision : ralentir face à un obstacle sans gravité -un sac plastique par exemple- ou entreprendre un freinage d'urgence face à une personne ou un véhicule arrêtés sur la voie. En fait, les systèmes de vision numérique du train ne se concentrent pas uniquement sur la voie et ses abords immédiats. Leur champ de vision est assez large pour détecter tous ces obstacles potentiels dont la trajectoire pourrait croiser celle du train. 

Expérimenté dès 2023

Si la démonstration est réalisée sur une maquette, l'arrivée du système en grandeur nature n'est plus qu'une question de mois. Comme l'explique à LCI Amine Arezki, Directeur de la Stratégie des Trains Autonomes chez Thales, "les premiers projets-pilotes devraient être lancés en 2023, pour une mise en service possible dès 2025." L'équipementier ne donne pas de détails sur la liste des clients de ces premiers projets, mais on sait que la SNCF travaille sur le sujet depuis quelques années déjà. 

Le train autonome pourrait donc faire partie de notre quotidien avant que la voiture autonome n'y arrive. De quoi maintenir plus de trains en circulation la nuit, les weekends... et les jours de grève. Rappelons que depuis jeudi, seules les lignes de métro automatiques fonctionnent sans encombre à Paris...


Cédric INGRAND

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