EN MARCHE (AVANT) - Par la voix de son ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le gouvernement français a présenté lundi sa stratégie des prochaines années concernant les véhicules autonomes sans conducteur. Ainsi, des tests vont être autorisés sur l’ensemble du territoire à partir de l’année prochaine.
La première voiture sans conducteur sur les routes françaises, c’est pour quand ? Sans doute pas encore pour demain, mais peut-être pour après-demain si l’on en croit le gouvernement. En tout cas, ce dernier entend faire de la France un pays pionnier en la matière. C’est en résumé le message qu’a souhaité faire passer Bruno Le Maire lundi lors de la présentation à Paris de la stratégie du gouvernement sur les véhicules autonomes.
L'enjeu du #VéhiculeAutonome dépasse la simple question de la mobilité de demain. Elle pose la question du pays et du continent que nous voulons être : indépendants ou vassalisés ? Cc @mounir @Elisabeth_BORNE pic.twitter.com/bpaKn1wxmX — Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 14 mai 2018
Premier acte fort, "avant la fin de l'année 2018 pour que toutes les dispositions soient opérationnelles dès 2019, la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) prévoira que les expérimentations sur routes ouvertes seront possibles sur tout le territoire français jusqu'au niveau 5 d'autonomie, c'est à dire en l'absence de tout conducteur." En fait, ces tests de véhicules autonomes existent déjà mais ils sont très limités et très réglementés.
Faire de la France "le pays le plus attractif en Europe"
A l’issue des travaux menés par Anne-Marie Idrac, Haute responsable pour la stratégie nationale du développement des véhicules autonomes, cette première disposition annoncée par le ministre de l’Économie se veut surtout être la pierre initiale d’un plan assez ambitieux visant à faire de la France "le pays le plus attractif en Europe pour développer ces transformations technologiques." Parallèlement au défi technologique, c’est aussi et surtout la législation qui va devoir s’adapter à ce nouveau mode de transport autonome. En cause notamment, la responsabilité en cas d’accident ou encore la sécurité des données privées des utilisateurs.
Les trois mots clé de la stratégie nationale pour le développement des véhicules autonomes : SÉCURITÉ PROGRESSIVITÉ UTILITÉ Partagés entre tous les acteurs , et fondateurs des programmes d’actions pour l’Etat. https://t.co/bQEwHKa3vi — Anne-Marie Idrac (@annemarieidrac) 12 mai 2018
Alors que les Etats-unis et la Chine apparaissent d’ores et déjà à la pointe de cette course à l’innovation grâce à de nombreuses entreprises très performantes sur le plan mondial dans leurs domaines (Google, Uber, Baidu, Huawei, etc.), la France devra probablement insuffler une dynamique européenne pour pouvoir lutter.
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Quant aux constructeurs "classiques", ils vont aussi devoir rapidement agir pour ne pas céder devant les nouveaux acteurs de ce marché naissant. La voiture autonome est "une opportunité qui doit être saisie, selon Elisabeth Borne, la ministre des Transports. C’est aussi une menace pour nos constructeurs si leurs produits accusent un retard technologique." Pour le moment, PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) prévoit de commercialiser ses premiers modèles autonomes autour entre 2021 et 2023. Du côté de Renault, des voitures semi-autonomes pourraient voir le jour vers 2022.